Uranie : L'action de La critique de l'école des femmes se situe chez Uranie, jeune mondaine chez qui la bonne société a coutume de se rendre, et où snobisme mondain et ironie se mêlent allègrement, comme nous pouvons le constater à la lecture de la pièce. Uranie est un personnage relativement pondéré, nullement excessif du point de vue des passions, même si elle est, dans une certaine mesure sous l'emprise du snobisme mondain, comme l'atteste cette phrase : "Je l'ai bien vu, Madame ; et sans votre respect, je lui aurais appris à connaître les gens de qualité".
[...] Climène Climène est certainement un des personnages de La Critique de l'Ecole des Femmes les plus aveuglés par ses passions ; en effet, elle affecte des mines en permanence, et suit aveuglément le troupeau mondain. Elle cumule coquetterie, snobisme et orgueil, et est de ce fait, le ridicule incarné ; à aucun moment elle ne se rendra compte du ridicule de sa situation et ne reviendra pas de ses passions, ce qui constitue par ailleurs une importante source de comique. [...]
[...] Comme tous les personnages de Molière dominés par une passion, celui-ci est aveuglé par son snobisme, il parle et agit en fonction de sa passion et son jugement en est totalement altéré, sans qu'il s'en doute le moins du monde. Son snobisme est particulièrement palpable dans ces paroles : LE MARQUIS : Que sais-je, moi ? Je ne me suis pas seulement donné la peine de l'écouter. Mais enfin je sais bien que je n'ai jamais rien vu de si méchant. [...]
[...] Lysidas Sans être aussi pédant et pompeux que le Trissotin des Femmes Savantes, Lysidas est à la fois animé d'un grand orgueil et d'une forte prétention d'esprit. Ses deux passions l'aveuglent à tel point qu'il juge L'Ecole des Femmes à l'aune de celles-là, faussant par là même son jugement, ainsi que l'attestent ces termes : Ceux qui possèdent Aristote et Horace voient d'abord, Madame, que cette comédie pèche contre toutes les règles de l'art.[5] Il sous-entend ainsi que son esprit est au-dessus de celui de beaucoup d'autres et qu'il appartient à une élite ; il se permet donc d'émettre des jugements, sans se rendre compte, à cause de l'aveuglement engendré par sa passion qu'ils sont erronés. [...]
[...] Elise A l'inverse d'Uranie qui est sa cousine, Elise préfère être seule que mal accompagnée et ne se prive pas de le faire savoir à celle-ci, critiquant par là même les fréquentations du salon de sa parente. L'orgueil est sa passion dominante et consciente de sa propre valeur et de son esprit, Elise est très prompte à juger les autres, souvent avec un humour décapant et une intense ironie, comme nous pouvons le voir à travers ces termes : Il est vrai que la dame est un peu embarrassante de son naturel ; j'ai toujours eu pour elle une furieuse aversion ; et n'en déplaise à sa qualité, c'est la plus sotte bête qui se soit jamais mêlée de raisonner.[2] Ou encore dans ceux-ci : Ah que vous avez bien raison, Madame, et que vous me rendrez justice quand vous croirez que je vous trouve la plus engageante personne du monde, que j'entre dans tous vos sentiments et suis charmée de toutes les expressions qui sortent de votre bouche ( ) on le voit bien, Madame, et que tout est naturel en vous.[3] L'ironie de la dernière réplique est poussée au paroxysme si l'on considère les termes en lesquels Elise définissait Climène quelques instants auparavant ; c'est pourquoi l'on peut s'interroger sur le véritable sentiment d'Elise au sujet de L'Ecole des Femmes puisqu'après avoir vu et apprécié la pièce avec sa cousine, Elise semble changer d'opinion et se rallier au point de vue de Climène et du Marquis ; cependant, au vu de cette ironie si profonde et si palpable dans ses paroles, il est légitime de se demander si Elise n'est pas ironique jusqu'au bout de la pièce et si elle ne soutient pas à dessein l'opinion de Climène et du Marquis afin de s'en moquer plus à loisir. [...]
[...] Fiche récapitulative des passions ressenties par chaque personnage dans La Critique de l'école des Femmes Uranie L'action de La critique de l'école des femmes se situe chez Uranie, jeune mondaine chez qui la bonne société a coutume de se rendre, et où snobisme mondain et ironie se mêlent allègrement, comme nous pouvons le constater à la lecture de la pièce. Uranie est un personnage relativement pondéré, nullement excessif du point de vue des passions, même si elle est, dans une certaine mesure sous l'emprise du snobisme mondain, comme l'atteste cette phrase : Je l'ai bien vu, Madame ; et sans votre respect, je lui aurais appris à connaître les gens de qualité.[1] En se targuant effectivement de savoir reconnaître ceux qu'elle nomme les gens de qualité, Uranie montre sa tendance au snobisme ; en outre, le fait qu'elle n'aime pas être seule, comme elle de dit elle-même dans la première scène abonde en ce sens puisqu'elle semble préférer être mal accompagnée que seule, contrairement à sa cousine, Elise. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture