Le XVIIIe siècle s'est désigné, un peu partout en Europe, par l'expression d' « époque des Lumières ». Comme les écrivains de la Renaissance s'étaient voulus en opposition avec les « temps obscurs » du Moyen Âge, les générations qui se succèdent, de la fin du règne de Louis XIV (1715) à la Révolution (1789-1793), choisissent « la lumière » pour symbole de leurs luttes contre une certaine tradition politique et culturelle.
Dans tous les domaines en effet, qu'il s'agisse de la monarchie absolue, de la religion, de la morale, de la connaissance scientifique ou philosophique, du statut de l'écrivain et de la littérature, les hommes des Lumières vont faire de la liberté « éclairante » et « rayonnante » leur mot d'ordre et le principe de leur action (...)
[...] Si la tragédie connaît encore de grands succès, elle a déjà perdu toute capacité d'innovation. Diderot voudrait lui donner, avec le drame bourgeois, une dimension plus humaine et plus réaliste ; mais c'est la comédie, chez Marivaux et Beaumarchais, s'adapte avec brio aux mouvements subtils ou plus brutaux de la contestation. De la même façon, si la poésie ne donne lieu à aucun chef-d'œuvre dans ce siècle de rationalité, le roman y fait au contraire l'apprentissage de la souplesse de ses formes et inspirations variées : roman d'apprentissage (Marivaux), roman par lettres (Montesquieu, Laclos), roman de mœurs ou psychologique (Laclos, Crébillon),etc. [...]
[...] Séparés parfois par leur origines sociales ou leurs tempéraments, ils ont en commun un état d'esprit et des attitudes nouvelles. A l'exception du solitaire Rousseau, ils aiment la vie mondaine et les échanges collectifs; ils témoignent, par leurs voyages ou leurs correspondances, d'une grande curiosité internationale ; ils ont le souci du progrès matériel et de l'utilité sociale ; ils s'engagent dans les combats contre les formes de violence, de fanatisme ou d'intolérance et prennent la défense des libertés individuelles ou collectives. [...]
[...] Ainsi, pour la première fois, même les principes sacrés de la monarchie absolue de droit divin sont soumis à l'examen. D'autres systèmes de séparation des pouvoirs sont imaginés, sur le modèle de la monarchie parlementaire anglaise notamment, et les idées de démocratie et de la république sont ouvertement débattues à la veille de la Révolution. La vie et les formes littéraires Le temps des philosophes La plupart des grands écrivains du XVIIIe siècle encouragèrent ce mouvement de contestation sociale et politique. [...]
[...] Une monarchie ébranlée Bien que stable dans ses structures (trois rois seulement en un siècle), la monarchie apparaît contestée et affaiblie dans ses pouvoirs. La fin du règne de Louis XIV, qui meurt en 1715, a été assombrie par les ravages de la guerre et de la famine et, jusqu'en 1723, la régence de Philippe d'Orléans marque un début de crise de l'autorité royale qu'aggrave la crise financière. Le long règne de Louis XV le Bien-Aimé (1723-1774) débute pourtant sur une période de paix et de croissance économique. [...]
[...] Réunis en 1789, ils voient le tiers états imposer ses revendications et enclencher le processus révolutionnaire ( prise de la Bastille le 14 juillet). En 1792, l'abolition de la monarchie et la proclamation de la République marquent la fin de l'Ancien Régime, mais la Révolution elle-même va basculer dans les violences de la Terreur. Une société en effervescence L'agitation révolutionnaire de la fin du siècle a en fait été préparée par un mouvement en profondeur de contestation sociale qui touche toutes les classes : la paysanneries accablée de taxes, la vielle noblesse crispée sur ses privilèges et la bourgeoisie montante, avide d'une reconnaissance à la mesure de ses succès économiques. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture