Lecture analytique sur le début du chapitre 3 de Candide (de « Rien n'était si beau... » à « ... n'oubliant jamais Melle Cunégonde. »), de Voltaire.
[...] Lecture analytique : Candide, début du chapitre III François-Marie Arrouet, dit plus tard Voltaire, est né le 21 novembre 1694 à Paris. Auteur des Lumières, ses œuvres sont considérables : Zadig, l'Ingénu, Micromégas et Candide sont ses contes les plus célèbres. Ce dernier a été publié en 1759 (puis en 1761) et dénonce les vices et les contradictions des hommes grâce au regard naïf de son antihéros, Candide. Celui-ci permet, à travers ses tribulations, l'expression de la satire voltairienne. Dans le chapitre III, au regard satirique et polémique, Candide assiste au combat opposant les Bulgares aux Abares, après avoir lui-même échappé à la mort. [...]
[...] On perçoit alors l'ironie avec laquelle Voltaire critique ce mode de raisonnement philosophique avec la guerre. Ainsi Voltaire dénonce, dans cet extrait, la violence absurde de la guerre. Il adopte une position antimilitariste et recours au registre ironique, parodique et pathétique. Il donne donc une visée satirique et polémique, c'est un réquisitoire contre la guerre mais aussi une attaque à l'encontre des grands de ce monde, de l'usage de la religion et d'un raisonnement philosophique qui s'éloigne des vertus philosophiques. [...]
[...] Son regard est indifférent, sans émotion. Il assiste, impuissant, au spectacle de la guerre : se cacha du mieux qu'il put (l.11), s'enfuit au plus vite (l.25). Candide passe donc au travers des horreurs de la guerre sans manifester d'émotion ni de compassion. C'est un personnage en mouvement, en fuite depuis le chapitre il paraît décalé ou en marge de ce qui lui arrive. Un antihéros Candide rate ici l'occasion de devenir un héros il a été enrôlé de force par les Bulgares contre les Abares mais il n'adopte pas leur comportement barbare (jeu de mot de Voltaire). [...]
[...] Candide poursuit donc son seul objectif : retrouver Mlle Cunégonde. II. La satire de la guerre Le style et le lexique au service de la critique Ici, le ton adopté est hyperbolique : si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné il y a ainsi une anaphore de quantité et d'intensité. Le combat est présenté comme un spectacle harmonieux. Ce ton contraste avec la représentation descriptive des abominations de la guerre : les phrases sont longues, subordonnées et crues. [...]
[...] A ses yeux, les deux camps sont tous deux aussi horribles. Il jette ici un même regard désapprobateur sur les combattants. La guerre apparaît alors comme absurde, abominable et infondée. III. Une satire plus générale Critique des grands Si la guerre est absurde, ce sont les rois qui la veulent or ils ne se battent point mais font chanter des Te Deum (action de grâces) chacun dans son camp. Cette pratique a tendance à justifier la violence par une caution religieuse. [...]
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