Lecture analytique sur le début du chapitre 20 de « Candide », de Voltaire.
[...] Celui-ci recourt au dialogue afin de mettre en scène un discours critique. Tout d'abord, Voltaire manifeste son mépris pour tout système de pensée : celui de Martin ne vaut pas mieux que celui de Candide, ses discours sont perçus comme totalitaires. Candide prend donc ses distances et se méfie de tout discours dogmatique. Voltaire renvoie ensuite dos à dos toutes ces doctrines : mes prêtres m'ont accusé d'être socinien mais la vérité du fait est que je suis manichéen. (l.19-20). [...]
[...] Ce dialogue va donc faire évoluer la pensée de Candide et laisser entendre la voix de Voltaire. II. L'évolution de l'optimisme de Candide sur fond de critique voltairienne De l'optimisme à la nuance Comme l'indique le texte, Candide avait un grand avantage sur Martin, c'est qu'il espérait toujours revoir Mlle Cunégonde, et que Martin n'avait rien à espérer ; de plus, il avait de l'or et des diamants (l.6 à 10). Ainsi, tout le prédispose à adopter un optimisme à l'égard de la vie. [...]
[...] Lecture analytique : Candide, début du chapitre XX François-Marie Arrouet, dit plus tard Voltaire, est né le 21 novembre 1694 à Paris. Auteur des Lumières, ses œuvres sont considérables : Zadig, l'Ingénu, Micromégas et Candide sont ses contes les plus célèbres. Ce dernier a été publié en 1759 (puis en 1761) et dénonce les vices et les contradictions des hommes grâce au regard naïf de son antihéros, Candide. Celui-ci permet, à travers ses tribulations, l'expression de la satire voltairienne. Dans le chapitre XX a lieu un long dialogue entre Candide et Martin, un personnage à la pensée pessimiste. [...]
[...] Il a donc choisi pour compagnon cet homme qui semble malheureux. Le dialogue instaure une relation riche et un débat d'idées entre les deux compagnons. Candide est cette fois-ci un vrai interlocuteur, il est actif, à l'initiative de l'échange : il prend la parole en premier. Martin, quant à lui, expose son point de vue. Aussi bénéficie-t-il du plus long discours mais ce passage illustre bien la démarche nouvelle de Candide, qui cherche à apprendre en questionnant. Le dialogue se fait sur un ton plaisant et ironique. [...]
[...] La guerre, présentée comme légitime : pas de métier plus honnête (l.36-37), semble donc être une façon légale de commettre le pire, ce que Voltaire dénonce fortement, tout comme il souligne (dans le chapitre III) l'horreur et l'absurdité de la guerre. Ainsi, Voltaire dénonce, dans cet extrait, l'absurdité des doctrines et fait une nouvelle fois la critique de la guerre. Il met son antihéros dans une situation qui va le faire mûrir : son dialogue avec Martin oppose l'optimisme au pessimisme. Cela amènera Candide à réfléchir par lui-même et à savoir nuancer ce qu'on lui affirme. [...]
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