Les Femmes savantes est une pièce de théâtre en cinq actes et en vers de Molière, comédie de moeurs notamment sur l'éducation des filles, crée au Théâtre du Palais-Royal le 11 mars 1672. Molière est un auteur du XVIIème, siècle rattaché au mouvement littéraire « classique » correspondant principalement au règne de Louis XIV. On compte parmi les auteurs connus de cette période La Fontaine, Boileau ou encore Mme de Lafayette. Dès la première scène Molière plonge le lecteur au coeur d'une conversation animée qui donne un aperçu de la situation initiale et relève l'enjeu de la pièce, Armande a repoussé Clitandre (amoureux d'elle), ce dernier courtise à présent Henriette sa soeur cadette qui répond à ses avances et veut l'épouser. Armande se lance dans une diatribe contre le mariage dont on ne sait si elle est dirigée contre cette institution ou contre sa soeur. Elle tente de convaincre Henriette de trouver le bonheur dans l'étude, la philosophie, seules choses dignes d'intérêt et de passion (...)
[...] En utilisant premièrement des formules qui ne souffrent pas la contradiction grâce a des verbes d'obligation Tâchez / Aspirez / Mariez-vous la défense de sa thèse ressemble à une obsession comme s'il s'agissait d'une leçon qu'elle se réciterait a elle-même pour la convaincre elle aussi ce qui déclenche beaucoup de répétition de sa part. Mais aussi en renforçant ses propos par des modalités exclamatives Qu'un idole d'époux et des marmots d'enfants ! ce qui permet de plus sensibiliser Henriette et donner un aperçut plus concret de la situation auprès du lecteur. [...]
[...] Cette tirade montre aussi toutes les possibilités argumentatives du genre théâtral, ici l'argumentation est quelque peu caricaturale mais d'autres auteurs ont écrit les pièces pour dénoncer tel ou tel abus sur le mode comique ou plus sérieux. [...]
[...] On verra que si cette tirade apparait à la première lecture comme solidement argumentée, elle s'avère en réalité surtout chargée de ridicule et d'éléments comiques. Notons tous d'abord qu'il s'agit d'un discours structuré, qui assène des vérités avec une certaine stratégie de persuasion. Examinons la composition et la structure de la tirade, de la ligne 1 à 12, Armande expose sa thèse, avertissant sa sœur que le mariage est la pire des choses de vous claquemurer aux choses du ménage d'après elle le mariage est destiné aux gens grossiers, aux personnes vulgaires il est signe d'enfermement. [...]
[...] On voit bien à partir de tous cela qu'Armande est un personnage ridicule et pathétique puisque qu'elle ne croit même pas elle-même à son propre plaidoyer. Notons les éléments franchement comiques, le vocabulaire amoureux appliqué à la philosophie, elle parle de la philosophie comme s'il s'agissait de son amant, ridicule renforcé par le crescendo : Songez (l.9) / Tâcher (l. 14) / Aspirez (l. 15) pour en finir à ligne 19 Mariez-vous à la philosophie comme si cela était faisable. [...]
[...] Son trouble lorsqu'elle évoque le mariage avec la philosophie est pour Armande un trouble amoureux ce qui nous donne une vision à la fois comique et pathétique de cet extrait. À ce moment là on peut imaginer les jeux de scène pour souligner l'emportement d'Armande. Cela devient presque pathétique : cette femme aime-t-elle passionnément le monde de l'esprit ou est-elle dépitée de voir sa sœur sur le point d'épouser son ex soupirant ? La suite de la scène montre son amertume face à cette situation, elle pense que Clitandre est toujours amoureux d'elle et s'est, par désespoir ‘'rabattu'' sur Henriette. [...]
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