Dès sa publication en 1857, Madame Bovary choque, divise et interroge les lecteurs, dans la mesure où Flaubert, à travers son ouvrage propose pour la première fois un regard réaliste sur la société. Abordant des thèmes très controversés pour l'époque, comme le désespoir, l'adultère, ou encore le suicide, l'auteur, inspiré d'un fait divers, nous livre une histoire crue et crédible.
On y dépeint la vie d'une jeune femme bercée par les rêves d'un monde romantique imaginaire qui, une fois confrontée face à la réalité, va perdre pied et s'enfoncer dans divers vices qui vont la conduire à la mort. Cette insatisfaction constante de la vie réelle (appelée aujourd'hui bovarysme) ne peut cependant pas être issue de l'œuvre du hasard.
[...] Ce décalage évident avec la réalité va l'acculer dans un ennui profond est insatiable. Pour s'y dérober, elle va dilapider l'argent du ménage, entretenir une relation épistolaire, et finalement commettre l'adultère et avoir des relations extra-conjugales. Son infidélité peut par ailleurs également être prédite. On remarque que peu avant d'aller au couvent, Emma mangea avec son père dans une auberge dans laquelle les plats étaient servis dans des assiettes représentants mademoiselle de La Vallière, la maîtresse de Louis XIV: «où ils eurent à leur souper des assiettes peintes qui représentaient l'histoire de mademoiselle de La Vallière». [...]
[...] La fatalité joue donc un rôle prédominent dans la rupture d'Emma, mais comme nous allons le voir, elle s'étend aussi à son adultère. En effet, est-ce la faute d'Emma si elle a tant plu à Rodolphe, qu'il a inventé un moyen pour la détourner du regard de son mari? De plus, c'est bien Charles qui l'encourage à aller chevaucher avec Rodolphe: «Pourquoi n'accepte-tu pas les propositions de monsieur Boulanger, qui sont si gracieuses?» (p.226) Rodolphe arrive d'ailleurs à cheval, tout comme Charles lors de sa première rencontre avec Emma, ce qui les a conduit à s'aimer, et puis les rouages du temps on eu raison de leur relation, et il y a de forte chance pour que ce soit pareil cette fois encore. [...]
[...] On a l'impression ici, qu'Emma est à chaque fois tentée de pécher, comme si elle ne pouvait se dérober à l'appel de la corruption. Cette corruption va peu à peu la détruire, la gangrener, lui donner des airs d'actrice de tragédie de l'Antiquité (on retrouve des références comme la tête de Minerve, Hippolyte, la pendule à tête d'Hippocrate, Artémise . Ce rôle d'actrice se retrouve à l'opéra, les Bovary assistent à une représentation de «Lucia di Lammermoor», une histoire d'amour qui se termine par la mort des deux amants, à l'instar de la triste fin du jeune couple. [...]
[...] Pour répondre à ces questions, nous allons en premier lieu essayer d'analyser la portée et les conséquences de la fatalité à travers de multiples personnages, objets et événements présents dans le roman. Et enfin nous verrons si Emma Bovary fait office de figure tragique ou seulement de pion banal dans un univers qui la dépasse. Véritable fil rouge de l'histoire, la fatalité apparaît très tôt dans le récit. Effectivement, il semblerait que le futur d'Emma ne soit déjà révélé dès les premières pages du roman, alors qu'elle est seulement encore qu'au couvent. [...]
[...] Elle navigue depuis le début vers le destin funeste et irrévocable qui attend toute personne dotée de trop grands espoirs, au point d'en oublier la réalité. Cette fatalité menée d'une main de maître par Flaubert dérange, interroge et alerte le lecteur quant à la réelle limite de son libre arbitre dans la vie de tous les jours et aux résultats qui en découlent. Ne sommes nous pas nous aussi comme Emma, des marionnettes voués à disparaître une fois le spectacle terminé? Sources: -http://www.etudes-litteraires.com/madame-bovary.php -http://fr.wikipedia.org/wiki/Tir%C3%A9sias -De nombreux éléments comme le lien à Antigone et Tirésias ont été trouvés sans l'aide d'une aide extérieure. [...]
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