On vous demandait de commenter les deux derniers paragraphes du texte de Pierre Loti, extrait de son oeuvre autobiographique Le Fantôme d'Orient, dans laquelle il évoque son amour pour une femme turque qu'il appelle Aziyadé, dans le roman autobiographique du même nom. Femme qu'il a perdue et dont il imagine ("invente") la mort.
[...] Et l'heure passait, et je n'avançais pas. D'autres fois, mon navire de rêve m'amenait jusqu'aux pieds de la ville sainte ; c'était dans les rues, alors, que j'endurais le supplice de ne pas arriver ; dans le dédale sombre et vide, je courais d'abord vers ce quartier haut de Mehmed-Fatih qu'habitait son vieux maître ; puis, en route, me rappelant tout à coup que je ne pouvais aller directement chez elle, j'hésitais, enfiévré, pendant que les minutes fuyaient, ne sachant plus quel parti prendre pour retrouver au moins quelqu'un de jadis connu qui me parlerait d'elle, qui saurait me dire si elle était vivante encore et ce qu'elle était devenue, -ou bien si elle était morte et dans quel cimetière on l'avait mise ; et mon temps se passait en indécisions, en rencontres de gens pareils à des spectres, qui me barraient le passage ; d'autres fois, je gaspillais à des bagatelles mes minutes précieuses, m'attardant, comme au cours de mes promenades de jadis, à des bazars d'armes, m'asseyant dans des cafés pour attendre des personnages que j'envoyais chercher et qui n'arrivaient pas ; ou encore je me perdais, avec une intime terreur, dans des quartiers inconnus et déserts, dans des rues de plus en plus étroites m'emprisonnant comme des pièges au milieu d'une nuit profonde ; -et pour finir, arrivait tout à coup l'heure, l'heure inexorable de l'appareillage, avec l'excès d'inquiétude amenant le réveil. [...]
[...] Pourquoi l'impression, tout à coup retrouvée, d'un rayon de la lune de mai sur cette campagne pierreuse de Salonique(1) où commença notre histoire, suffit-elle à me donner ce frisson-là ? Ou bien la vision d'un soleil de soir d'hiver, entrant dans notre logis clandestin d'Eyoub(1) ? Ou bien une phrase dite par elle, qui me revient, avec les intonations de la langue turque et le son de sa jeune voix grave ? Ou tout simplement encore l'ombre de tel grand mur désolé, jetant sur un coin de rue solitaire l'oppression d'une mosquée voisine ? [...]
[...] La prose poétique de Loti sort des "sentiers battus" de la démarche autobiographique. Cependant, le commentaire peut se bâtir sur des axes relativement simples, comme l'amour et la mort. Le lexique, très riche, met en valeur des champs lexicaux évidents : la nuit, la ville, par exemple. III - LES CONNAISSANCES REQUISES Le commentaire devait s'appuyer sur une analyse stylistique précise, bien sûr avec repérage des métaphores, des énumérations . On devait considérer la construction des phrases, le rythme du texte . [...]
[...] C'est le titre donné par Loti à la dernière partie de son roman Aziyadé, celle où il fait mourir son personnage d'Aziyadé. Achmet, nom du serviteur de Pierre Loti. tombeau. I - LA FICHE SIGNALETIQUE On vous demandait de commenter les deux derniers paragraphes du texte de Pierre Loti, extrait de son œuvre autobiographique Fantôme d'Orient, dans laquelle il évoque son amour pour une femme turque qu'il appelle Aziyadé, dans le roman autobiographique du même nom. Femme qu'il a perdue et dont il imagine ("invente") la mort. [...]
[...] IV - UN TRAITEMENT POSSIBLE DU SUJET Ces deux paragraphes entraînent le lecteur dans une sorte de "rêve, cauchemar", durant l'errance nocturne de Loti. Tel un somnambule, il cherche comme une âme en peine le fantôme de son amour perdu. A Istanbul, qu'il nomme comme il était d'usage à cette époque-là, "Stamboul". Description de la ville Le thème de la mort est déjà présent dans la description d'Istanbul, dans une vision cauchemardesque et crépusculaire : "oppressante ville spectrale", "lointaine", "silhouette", "plage déserte", "landes funèbres". [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture