Conforme à l'esprit qui a animé la rédaction de L'Encyclopédie, celui de « changer la façon commune de penser », Voltaire s'efforce de transformer la pensée du lecteur par un texte polémique à dimension pamphlétaire (le pamphlet étant un court écrit satirique qui attaque le gouvernement, les institutions, la religion ou un personnage connu) (...)
[...] Les formules choisies par Voltaire sont frappantes. On relève ainsi l'expression qui repose sur une antithèse entre tuer et amour : tuer pour l'amour de Dieu (ligne mais aussi le paradoxe entre la religion de paix et ses dérives. Les images Outre les formules incisives, l'attaque repose également sur des images fortes, comme celles de la violence qui ne peuvent que heurter la sensibilité du lecteur : assassiner, égorger, jeter par les fenêtres, mettre en pièces (ligne la violence étant renforcée par le rythme ternaire. [...]
[...] La définition est donc transformée en virulente contestation du fanatisme dénonçant ses méfaits. Le fanatisme va ensuite être comparé à une maladie grâce au champ lexical médical : cette maladie épidémique (ligne les accès du mal (ligne la peste des âmes (ligne les cerveaux infectés (ligne ces accès de rage (ligne avant de conclure par la constatation définitive du mal : Lorsqu'une fois le fanatisme a gangrené un cerveau, la maladie est presque incurable (lignes 44-45). La définition a alors laissé place à la dénonciation et aux caractéristiques mentales du fanatique. [...]
[...] Voltaire apparaît comme l'un des auteurs les plus polémiques du mouvement. Il défend les libertés individuelles et la notion de tolérance. Le terme de fanatisme représente tout ce qu'il combat. Opposé à l'esprit éclairé si cher aux philosophes des Lumières, l'esprit fanatique occulte l'esprit critique, conduisant inéluctablement à l'intolérance et parfois à la violence et aux massacres au nom de la religion. Manifeste de l'idéologie voltairienne, cet article attaque de manière très virulente le fanatisme à l'origine des guerres de religion et de nombreux massacres. [...]
[...] Il n'y a eu qu'une seule religion dans le monde qui n'ait pas été souillée par le fanatisme, c'est celle des lettrés de la Chine. Les sectes des philosophes étaient non seulement exemptes de cette peste, mais elles en étaient le remède ; car l'effet de la philosophie est de rendre l'âme tranquille, et le fanatisme est incompatible avec la tranquillité. Si notre sainte religion a été si souvent corrompue par 60 cette fureur infernale, c'est à la folie des hommes qu'il faut s'en prendre. [...]
[...] L'emphase et l'hyperbole lui permettent alors de discréditer totalement les personnages. La satire repose aussi sur le comique et le ridicule des descriptions. Ainsi, lorsqu'il détaille les gestes des convulsionnaires (lignes 46-47), en exagérant chacune des attitudes, Voltaire souhaite susciter le rire du lecteur. Conclusion Cet article du Dictionnaire philosophique attaque de façon virulente le fanatisme, s'oppose fortement à toute intolérance et prône un esprit philosophique, éclairé et raisonnable. Adoptant une forme pamphlétaire, il est fortement influencé par les thèses philosophiques de l'auteur. [...]
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