Puis pour l'enfant, le conte ou la fable consiste en une forme d'éducation. Il ne se rend pas compte qu'il est en train d'écouter (ou de lire) une morale simple qui sera normalement automatiquement intégrée. Ces moralités visent à éduquer les enfants en leur formant le jugement et les moeurs à partir de préceptes élémentaires dont l'image s'imprime immédiatement et fortement en eux. L'histoire du Petit Chaperon Rouge de Charles Perrault par exemple, illustre bien le fait qu'il s'agit d'un bon moyen pour les parents d'informer leurs enfants, tout en les distrayant, sur les risques que l'on court en parlant à un inconnu. Il est vrai qu'un jeune enfant écoutera mieux ce qu'on lui dit sous la forme d'un apologue ( petite histoire qui illustre une morale) que si on lui dit « tu ne dois pas parler aux inconnus ! » Quand l'auteur fit paraître ce conte en 1697, il fit suivre le conte d'une moralité dont voici les quatre premiers vers : « On voit ici que de jeunes enfants, / Surtout de jeunes filles, / Belles, bien faites et gentilles, / Font très mal d'écouter toutes sortes de gens... » Des fables aussi, instruisent les enfants sur différents sujets. Le Renard et la Cigogne de Jean de la Fontaine dicte les règles de conduite qu'il faut avoir en société (...)
[...] Ces genres littéraires, présents dans la plupart des cultures, ont donc des valeurs universelles. Ils présentent plusieurs et différents intérêts à un public d'enfants ou de personnes plus âgées. De plus, le fait que les fables et les contes traversent les siècles nous montre l'élasticité de ce genre d'œuvres qui sait s'adapter aux situations et aux contextes. Ce qui fait, d'une part, leur succès. Malgré leur grand âge, ces belles histoires continuent de nous enchanter : par exemple, il suffit d'entendre la formule magique des contes Il était une fois pour qu'ils renaissent aussi neufs et aussi merveilleux qu'aux jours de leur création. [...]
[...] L'intrigue n'est pas complexe et cela facilite la compréhension du texte pour l'enfant. De plus, on peut dire que les contes et les fables parlent à l'imagination et au cœur de l'enfant. Le lecteur est transporté dans un monde où tout peut arriver où la réalité est bouleversée car non seulement les animaux se mettent à parler, mais, comme le Chat Botté de Charles Perrault, ils se montrent souvent plus intelligents que les hommes. Dans ses Fables, la Fontaine utilise des personnages animaux et végétaux doués de parole ( Le Corbeau et le Renard, Le Chêne et le Roseau )Cela incite l'enfant à utiliser son imagination pour se créer ces mondes si différents du notre et provoque un état de rêverie. [...]
[...] Dans plusieurs fables de la Fontaine apparaît le personnage du Lion qui représente le roi Louis XIV. Un enfant ne pourrait donc saisir ce travail de l'implicite et de l'ironie. Mais les fables et les contes plaisent aussi aux adultes, non seulement pour leurs visions critique de la société dans laquelle nous vivons, mais pour la beauté dans laquelle réside une telle critique. Il est plaisant de lire une fable sur deux animaux qui se disputent pour en fait en tirer un point de vue sur la confrontation entre deux classes sociales ( par exemple). [...]
[...] Les monstres, les géants, les ogres, les dragons, et les sorcières le font frémir. Il souffre avec le héros et se réjouit quand tout s'arrange. Lorsque l'on dit à un enfant que les personnages vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants il croit cela sans hésiter. L'optimisme de ces récits, où le bien triomphe du mal, où l'humilité l'emporte sur l'orgueil redonne espoir au lecteur épris d'un sentiment de justice qui sommeille en chacun de nous. Dans les fables et les contes, les personnages sont soit bons, soit méchants. [...]
[...] Les fables sont, comme nous l'avons dit auparavant, divertissants, ils flattent l'imagination du lecteur et délivrent surtout un enseignement mais c'est précisément par l ‘amusement, le charme et le détour que l'apologue atteint le mieux son but . Mais, dans le cas d'un enfant qui lirait Les fables de la Fontaine, il ne saisirait donc pas ce que peut cacher l'auteur derrière ses fables. Il en resterait au stade de l'effet plaisant et de la morale simple, nous pouvons donc en conclure que les contes ( de fées en particulier) sont plus adaptés aux enfants car les morales sont moins profondes que celles des fables. [...]
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