Etude générale des <em>Fables</em> de La Fontaine étudiées dans le cadre du Français en 1re en vue du bac. Etude permettant de mieux cerner les fables et donc de mieux disserter ou encore en parler à l'oral.
[...] Peut-on conclure de ces remarques une certaine inconséquence de La Fontaine au plan philosophique ? Il n'est surtout rien moins qu'un homme de système, soucieux de suivre son humeur et sa fantaisie. Il peut avoir, comme Montaigne, essayé sa pensée au fil des thèmes et proposé au lecteur une variété d'opinions manifestant son scepticisme Mais il appartient aussi à un siècle pétri d'antiquité et soucieux de vulgariser les doctrines dans un contexte plaisant. Les thèmes politiques Pour déterminer les idées politiques de La Fontaine, il est difficile d'éviter les anachronismes : il s'inspire des fables antiques, dont le genre populaire commande à l'égard des grands et des gouvernants une sagesse prudente teintée d'irrévérence ou d'une résignation sans illusions. [...]
[...] En fin de compte, les Fables offrent une image de l'homme et des conseils peu exaltants, - ce en quoi La Fontaine est en accord avec l'ensemble des moralistes de son époque et, plus généralement encore, avec l'ensemble de la littérature classique, plutôt pessimiste et sceptique sur la nature humaine. Les discours La Fontaine n'est pas un philosophe et ne prétend pas l'être. Mais c'est un amateur de philosophie, comme le montrent souvent des allusions plus ou moins précises aux doctrines (ainsi l'allusion un peu ironique au platonisme au début du Mal marié, l'allusion à la thèse cartésienne des animaux-machines dans Les Obsèques de la lionne). [...]
[...] Gassendi (1674), familier du salon de Mme de La Sablière. Les discussions entre les commentateurs des Fables ne portent guère que sur la plus ou moins grande précision des emprunts faits par La Fontaine à ces philosophes. "Le plus bel esprit de la Grèce", avait dit La Fontaine d'Épicure dans l'Hymne de la Volupté qui termine l'histoire de Psyché : "J'aime le jeu, l'amour, les livres, la musique, La ville et la campagne, enfin tout ; il n'est rien Qui ne me soit souverain bien, Jusqu'au sombre plaisir d'un cœur mélancolique". [...]
[...] Les transitions entre ces moments sont très rapides. On peut parler d'une véritable loi d'accélération : La Fontaine, comme tout bon conteur, prend son temps dans les commencements, et brusque presque toujours le dénouement. De ce point de vue, on pourra examiner Le Héron et Le Chat, la Belette et le petit Lapin, ou encore, exemple plus complexe où les épisodes sont relativement nombreux et les variations de la vitesse très savantes, Les Obsèques de la Lionne. Sur le plan de la description, il conviendrait de parler mieux d'évocation, car La Fontaine manifeste un art consommé pour camper en quelques mots la silhouette ou le comportement des animaux ou des hommes (le curé dans Le Curé et le Mort, Le Paysan du Danube). [...]
[...] L'ampleur de ses efforts formels se révèle pour peu que l'on compare les fables d'Ésope aux réécritures auxquelles il s'est livré. Bien que non prise en compte par Boileau dans L'Art poétique, la fable est un véritable genre (il ressortit du didactique), et La Fontaine, par l'habileté de son partage entre le récit et le discours, l'a rendue particulièrement riche et mobile. L'art du récit La fable est d'abord un récit. Il convient de bien discerner les séquences entre lesquelles se partagent les récits de La Fontaine. [...]
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