"Le Curé et le Mort", fable 11 du livre 7, fait partie du second recueil des
[...] Il médite sur le fait que nous sommes tous humains et tous égaux dans la mort, ainsi que sur les faiblesses de la nature humaine, renvoyant aux moralistes La Bruyère et Pascal. Conclusion: Cette fable adressée aux adultes révèle un grand travail de la forme. Elle constitue une variation sur le thème de la fable du pot-au-lait, l'illusion de l'imagination qui emporte nos âmes. Brillant fabuliste, La Fontaine fait méditer son lecteur en lui plaisant. Cependant la critique implicite de la religion dans cette fable lui a valu d'être poursuivi pour "contes licencieux" à la fin de sa vie et de devoir faire amende honorable devant l'Assemblée de l'Académie Française. [...]
[...] III) Méditation sur la nature humaine tout homme est semblable au curé Le curé est caricatural mais ressemble à tout être humain. L'expression "Proprement toute notre vie" montre que notre destinée est semblable à la sienne, tout homme est condamné à mourir, quelque agréable que soit sa vie (opposition "agréable" et "heurt"). Tout homme est également semblable à Perrette ou à Jean Chouard puisque prisonnier de ses sens et enclin à rêver. profond amour de la vie et du rêve Par certains côtés, La Fontaine s'identifie au curé car il aime boire et les belles femmes. [...]
[...] un bon vivant aux moeurs malsaines Le curé est présenté comme aimant l'argent non pas par avarice mais parce qu'il aime boire et les plaisirs de la chair. Il est gourmet ("meilleurs vins") et ivrogne (une "feuillette" était un tonneau d'environ 120 litres). Les "cotillons" (jupons, dessous féminins) révèlent les pulsions sexuelles du curé. De plus, ces pulsions sont incestueuses car il vit non seulement entretenir sa femme de chambre ("chambrière") mais aussi sa "nièce". Il est aussi coupable de proxénétisme, puisqu'il achète les faveurs des jeunes filles. [...]
[...] La Fontaine tisse donc une fable burlesque à l'ironie acerbe autour de cet accident et en tire une morale, la plaçant après La Laitière et le Pot-au-lait, formant ainsi un dyptique. Nous montrerons en quoi cette fable bien structurée est avant tout destinée à plaire, puis en quoi ce récit constitue une critique du cléricalisme. Enfin, nous verrons que cette fable cache également une méditation sur la nature humaine. Progression d'une fable bien structurée et destinée à plaire présentation des personnages sur un rythme alerte Tout d'abord, l'attention du lecteur est retenue par le titre "Le Curé et le Mort", qui met les deux personnages sur le même plan. [...]
[...] Le rythme s'est à nouveau accéléré, rompant avec la longueur de la rêverie du curé. Nous pouvons observer une construction en chiasme: "le paroissien ( . ) son pasteur notre curé ( . ) son seigneur" qui rappelle que les deux personnages sont égaux dans la mort: le curé a beau être curé, il n'en est pas moins homme. "Notre curé" rappelle ici "notre défunt".Le curé, en faisant des projets démesurés, a commis un péché d'orgueil. A présent, le lecteur a pitié du curé. [...]
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