En 1665, à court d'argent, le directeur de la troupe de l'Illustre Théâtre présente à son public la nouvelle version d'une pièce qui parcourt l'Europe depuis plus de 30 ans, celle de Dom Juan, l'abuseur de Séville. Ces aventures, bien connues du public, constituent autant de « passages obligés » auxquels Molière apporte ses propres vues, gommant certains épisodes ou inventant de nouveaux personnages. Il fait notamment de l'acte IV un défilé de « fâcheux » (...)
[...] Dimanche n'est pas assis dans un fauteuil. o L.26-45 : DJ prend des nouvelles de la famille de M. Dimanche et passe en revue tous ses membres compris le chien qui mord). o L. 46-54 : DJ assure de son amitié allant même jusqu'à lui proposer de souper. o L.55- 69 : M. Dimanche ayant décliné l'invitation, DJ s'assure de son départ. Pour plaire, il faut parler à l'autre de ce qu'il aime. DJ sait ce qu'il faut dire pour plaire aux humains (c'est un séducteur) Il s'enquiert de la santé de M.D Vous avez un fonds de santé admirable, des lèvres fraîches, un teint vermeil, et des yeux vifs l.28 Il fait mine de s'intéresser à toute la famille et prend soin de nommer chacun (Claudine l Colin l Brusquet l. [...]
[...] DIMANCHE : Non, Monsieur, il faut que je m'en retourne tout à l'heure. Je . DOM JUAN, se levant : Allons, vite un flambeau pour conduire M. Dimanche, et que quatre ou cinq de mes gens prennent des mousquetons pour l'escorter. M. DIMANCHE, se levant de même : Monsieur, il n'est pas nécessaire, et je m'en irai bien tout seul. Mais . Sganarelle ôte les siéges promptement. DOM JUAN : Comment ? Je veux qu'on vous escorte, et je m'intéresse trop à votre personne. [...]
[...] DIMANCHE : Monsieur, je fais ce que vous voulez. Je . DOM JUAN : Parbleu ! Monsieur Dimanche, vous vous portez bien. M. DIMANCHE : Oui, Monsieur, pour vous rendre service. Je suis venu . DOM JUAN : Vous avez un fonds de santé admirable, des lèvres fraîches, un teint vermeil, et des yeux vifs. M. DIMANCHE : Je voudrais bien DOM JUAN : Comment se porte Madame Dimanche, votre épouse ? M. DIMANCHE : Fort bien, Monsieur, Dieu merci. [...]
[...] L'attitude de Don Juan reflète bien le comportement d'une classe sociale campée sur ses privilèges et qui ne sait pas encore qu'un jour elle les perdra. Au-delà de la vision politique, la scène révèle au spectateur d'autres secrets propres à la pièce. Elle montre un homme qui va trop loin, qui ose encore là où ses semblables se contiennent. Mieux encore, elle semble faire écho -sur le ton de la comédie- au reste de la pièce, elle apparaît comme la chambre de répétition burlesque du tragique qui s'avance. [...]
[...] Dimanche commentaire élogieux de DJ. Le comique va croissant car au petit Colin si bruyant fait suite le chien agressif. Il est de moins en moins vraisemblable que DJ porte réellement de l'intérêt à la famille Dimanche. Un comique qui se fonde aussi sur le contenu : DJ est le grand seigneur qui feint l'intérêt pour un homme du peuple. Le piège est grotesque voulez-vous souper avec moi ? l.46 ; êtes- vous bien de mes amis ? l.54 etc. [...]
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