Zola a centré son roman sur quelques personnages, permettant d'évoquer le milieu du commerce : Baudu et Bourras représentent les petits commerçants, les vendeurs de deux rayons seulement du Bonheur des dames et cinq clientes permettent d'évoquer la vie du grand magasin, et c'est bien sûr le couple central Denise / Octave Mouret qui fait l'objet d'une étude plus approfondie.
À travers le choix de ses personnages, quelle vision du monde propose le romancier ?
I. LES PETITS COMMERÇANTS
Zola fait ressortir de la foule des petits commerçants du quartier trois grandes figures : Baudu, Bourras et Robineau. La description physique de ces personnages se limite à quelques touches rapides, fortes et significatives, sans jamais être développée au-delà des notations qui suffisent à définir un caractère saillant. Ils symbolisent la résistance aveugle et inutile, mais pleine de grandeur face à l'expansion du grand magasin.
A. Un monde de misère
Dès le début du roman ces personnages sont présentés dans un cadre de vie sombre et étriqué qui symbolise leur misère matérielle et morale.
[...] II. VENDEURS ET CLIENTES : LE MONDE DU GRAND MAGASIN
A. Les vendeurs
À la fin du roman, le Bonheur des dames compte plus de trois mille employés, mais Zola ne présente qu'un échantillon des différents types de vendeurs et de vendeuses en se concentrant essentiellement sur deux rayons du magasin : le rayon de la soie et celui des confections, dans lequel travaille Denise.
1. Un monde hiérarchisé
Zola présente le monde du magasin comme clairement hiérarchisé, depuis le petit commis jusqu'au directeur en passant par les caissiers (Lhomme fils), la seconde (Madame Frédéric, Robineau), la première (Madame Aurélie, Bouthemont), le caissier principal (Lhomme père), l'inspecteur (Jouve), l'adjoint du directeur (Bourdoncle).
2. Une possibilité d'ascension sociale
La plupart des vendeurs sont d'origine très modeste et leur travail dans le grand magasin leur permet d'accéder à davantage de confort matériel, comme en témoigne l'histoire de Pauline Cugnot (...)
[...] À travers le choix de ses personnages, quelle vision du monde propose le romancier ? I. LES PETITS COMMERÇANTS Zola fait ressortir de la foule des petits commerçants du quartier trois grandes figures : Baudu, Bourras et Robineau. La description physique de ces personnages se limite à quelques touches rapides, fortes et significatives, sans jamais être développée au-delà des notations qui suffisent à définir un caractère saillant. Ils symbolisent la résistance aveugle et inutile, mais pleine de grandeur face à l'expansion du grand magasin. [...]
[...] Il (Bourras) brandissait son outil, ses cheveux blancs s'envolaient sous un vent de colère. - Cependant, risquait doucement Denise, sans lever les yeux, si l'on vous offrait une somme raisonnable, il serait plus sage d'accepter. Alors, son obstination féroce éclatait. - Jamais ! . La tête sous le couteau, je dirai non, tonnerre de Dieu ! . J'ai encore dix ans de bail, ils n'auront pas la maison avant dix ans, lorsque je devrais crever de faim entre les quatre murs vides . [...]
[...] Il est toujours là-bas, mon oncle a dû aller le voir ce matin . (chapitre XIV) Madame de Boves est une femme superbe qui vient de dépasser la quarantaine. Elle est l'épouse du comte de Boves, inspecteur général des haras et incarne l'acheteuse kleptomane. Puis, venaient les voleuses par manie, une perversion du désir, une névrose nouvelle qu'un aliéniste avait classée, en y constatant le résultat aigu de la tension exercée par les grands magasins. (chapitre IX) Depuis un an, Mme de Boves volait ainsi, ravagée d'un besoin furieux, irrésistible. [...]
[...] Plusieurs milliers de clientes fréquentent le magasin. Il est même question de cent mille clientes lors de la grande vente du blanc du chapitre XIV. Toutefois, Zola choisit de se concentrer sur cinq clientes, qui représentent, selon lui, la diversité des clientes et de leurs comportements : Et, sous la curiosité bavarde dont elles accablaient le jeune homme, apparaissaient leurs tempéraments particuliers d'acheteuses : Mme Marty, emportée par sa rage de dépense, prenant tout au Bonheur des Dames, sans choix, au hasard des étalages ; Mme Guibal, s'y promenant des heures sans jamais faire une emplette, heureuse et satisfaite de donner un simple régal à ses yeux ; Mme de Boves, serrée d'argent, toujours torturée d'une envie trop grosse, gardant rancune aux marchandises, qu'elle ne pouvait emporter ; Mme Bourdelais, d'un flair de bourgeoise sage et pratique, allant droit aux occasions, usant des grands magasins avec une telle adresse de bonne ménagère, exempte de fièvre, qu'elle y réalisait de fortes économies ; Henriette enfin, qui, très élégante, y achetait seulement certains articles, ses gants, de la bonneterie, tout le gros linge. [...]
[...] Alors, il finit par se décider, il descendit l'escot, qu'elle jugea trop rude. Ensuite, ce furent une cheviotte, des diagonales, des grisailles, toutes les variétés de la laine, qu'elle eut la curiosité de toucher, pour le plaisir, décidée au fond à prendre n'importe quoi. Le jeune homme dut ainsi déménager les cases les plus hautes ; ses épaules craquaient, le comptoir avait disparu sous le grain soyeux des cachemires et des popelines, sous le poil rêche des cheviottes, sous le duvet pelucheux des vigognes. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture