Lorenzaccio, pièce de théâtre écrite par Alfred de Musset en 1834, a pour héros éponyme un jeune débauché cynique qui est attaché à son cousin, le tyran de Florence, le duc Alexandre de Médicis. Peu à peu, derrière le masque de l'homme corrompu apparaît un autre Lorenzo, bien différent du méprisé Lorenzaccio, puisqu'il aspire à assassiner le duc et ainsi à offrir aux Florentins la possibilité de reconquérir leur liberté. Mais derrière cette intrigue première s'en trouve une seconde dans l'affrontement qui oppose Julien Salviati et les fils de Philippe Strozzi. En effet, suite à des propos mal placés de la part de Julien Salviati sur Louise Strozzi, une révolte placée sous le signe de la dignité et de l'honneur va naître.
[...] Elle-même, Seigneurie. Peu de dames de notre noblesse me sont inconnues. Si je ne me trompe, elle donne la main à sa sœur cadette : Le marchand utilise un autre terme de politesse qui respecte le rang social de Julien Salviati. Avec l'adjectif possessif notre le marchand se met au même niveau que son interlocuteur. Il confirme qu'il s'agit bien de Louise et précise qu'elle tient la main à sa sœur cadette : nous n'avons aucune mention de cette petite dans la pièce. [...]
[...] Le verbe devons est un verbe affirmatif comme si tout était convenu avec Louise. Il est à mettre en opposition avec l'expression ma foi qui exprime une sorte d'incertitude. Julien est affirmatif, on voit qu'il ne comprend pas les refus. Comment l'entendez-vous ? : La didascalie se retournant montre que Julien a réussi à susciter l'intérêt du Prieur comme il le souhaitait dès le départ quand il le taquinait sur la robe. La question est directe. On peut remarquer que le Prieur vouvoie Julien alors qu'il pourrait le tutoyer s'il était en colère. [...]
[...] Deux, Excellence, mon père et mon oncle. Il n'y a plus que moi d'homme à la maison : Cette phrase montre à quel point les conditions de vie à Florence ont changé : les bannissements opérés par le duc réduisent les familles comme celle du bourgeois. Le bourgeois respecte le Prieur en l'appelant Excellence tout comme le marchand envers Salviati. Comme ce Salviati a une méchante langue ! : Entrée d'un autre bourgeois qui par une phrase exclamative exprime son point de vue sur Salviati : il est outré du langage qu'il emploie vu qu'il utilise le mot langue C'est une exclamation forte avec l'interjection comme Cela n'est pas étonnant : un homme à moitié ruiné, vivant des générosités de ces Médicis, et marié comme il l'est à une femme déshonorée partout ! [...]
[...] En effet deux femmes avaient demandé à un officier d'aller le chercher. Le pronom on est impersonnel, ce qui pourrait laisser croire que Julien Salviati ne s'intéresse guère aux noms des personnes qu'il a devant lui. Il faut savoir que c'est un grand séducteur de femmes et on voit aux mots femmes que c'est ce qui l'amène ici. Peut- être pourrait-on penser qu'il ne serait pas venu s'il s'agissait d'hommes comme si les femmes étaient pour lui des futures proies dont il est le chasseur. [...]
[...] Mais même s'il ne respecte pas la religion il respecte les codes de langage envers un ecclésiastique avec les mots vôtre et Prieur La question qu'il lui pose restera sans réponse : ce qui signifie que le Prieur qui n'est autre que Léon Strozzi ne lui prête aucune attention, que ça ne l'atteint pas . Excellence, on ne vous a pas trompé. Elles se sont éloignées ; mais je pense qu'elles vont revenir. Voilà dix aunes d'étoffe et quatre paires de bas pour elles. : Cette réplique est prononcée par un marchand que le lecteur a déjà rencontré auparavant dans la pièce, c'est-à-dire dans l'acte I scène 2 où il annonçait son projet d'aller à la foire de Montolivet. [...]
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