Ce livre retrace l'offensive néolibérale lancée au sein de l'élite intellectuelle britannique au début des années 70 (en pleine crise sociale et économique), suivie de la victoire politique du « thatchérisme ». Ce qui intéresse l'auteur est surtout le rôle joué par les intellectuels dans la conquête néolibérale dans les think tanks (centres de recherche indépendante regroupant des intellectuels, censés ne pas être orientés politiquement, mais souvent enclins à du prosélytisme politique). Les intellectuels ont en effet constitué le point d'appuie essentiel pour influer sur les champs économique et politique.
Un groupe international d'intellectuel se mit en place à travers des colloques, ayant pour objectif de lutter contre la « dérive étatiste de l'Occident ». La Société du Mont pèlerin fut fondée et rassembla tout ce qui restait de la droite libérale (Hayek, Mises, Popper, Robbins, Friedman, Hazlitt, Allais, Trévoux, Rueff etc.) dans un monde universitaire et journalistique dominé par le consensus keynésien.
[...] Son nouveau travaillisme cache une réalité tout autre. Face à l'offensive conservatrice contre les syndicats, Tony Blair indiquait dès 1995 qu'il fallait maintenir la législation des années 80 sur les syndicats (Neuf lois entre 1980 et 1992), il affirmait également qu'il fallait améliorer l'offre pour accroître la croissance de l'économie, ce qui est également une idée classique. En 1997, pendant la campagne électorale, Tony Blair s'engagea à ne pas modifier la politique fiscale néolibérale qui avait pourtant favorisé massivement les couches les plus aisées de la population. [...]
[...] L'agitement syndical était surtout vu sous l'angle de l'affaiblissement de l'Etat. Ainsi pour les néo-conservateurs, réclamer la réduction du pouvoir syndical revenait à renforcer l'autorité de l'Etat et le retour de l'ordre. Peu à peu, le refus du compromis social démocrate fut global. Bientôt la dérégulation et la privatisation furent promus dans tous les domaines imaginables. Cela pris par la suite des contours plus européens et internationaux (Accord de Maastricht, Accord multilatéral sur l'investissement etc. La défaite des travaillistes et l'analyse de cette débandade a été déterminante dans la construction du nouveau travaillisme de Tony Blair LES CONSERVATEURS AU POUVOIR Cependant les think tanks voient leur activité infléchie avec l'arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher. [...]
[...] Leur objectif fut dès le départ d'imposer une vision de marché aux élites dirigeantes. Le combat commença en Grande Bretagne car ce pays illustrait la faillite du keynésianisme c'est donc là que l'impact du néolibéralisme fut le plus spectaculaire avant que les évangélistes du marché se répandent dans le monde entier. Cependant les années 90 marquent un ralentissement de la propagation du néolibéralisme suite aux difficultés politiques de Margaret Thatcher et à la récession économique de la Grande Bretagne. En effet partout ou on a libéré les forces du marché les inégalités se sont accrues : la protection de l'emploi fut réduite et les syndicats pourchassés. [...]
[...] En effet, ce parti est la preuve que l'on peut être à gauche et avoir un politique libérale. Mais pourquoi chercher toujours l'erreur chez son voisin : il a été fortement reproché à Lionel Jospin de conduire une politique économique beaucoup plus libérale que sociale malgré son appartenance à la mouvance socialiste. Peut être même que cela a joué dans la défaite de la gauche et surtout des membres du gouvernement aux élections municipales de mars 2001. Cela peut montrer à la fois que le pouvoir rend plus difficile la mise en place d'une économie sociale (cela nécessite évidemment beaucoup de dépenses) mais aussi que la pensée libérale est toujours très présente au sein des élites nationales. [...]
[...] SYNTHESE : Au lendemain de la seconde guerre mondiale des réformes économiques et sociales ambitieuses se mirent en place ( nationalisation, protection sociale, Etat social, système national de santé) sous l'influence de William Beveridge et de John Maynard Keynes. Les victoires travaillistes envoyèrent alors une onde de choc dans les secteurs traditionalistes. LE ROLE DES INTELECTUELS : Les néo-libéraux s'appuyèrent sur les rôles des intellectuels faisant un long travail de reconstruction des idées. Ainsi beaucoup d'universitaires et de journalistes unis dans le refus du collectivisme mirent leurs capacités au service des idées néoclassiques. Tout ceci abouti à une véritable internationale des intellectuels néo-libéraux, relayée ensuite par des organisations nationales. [...]
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