L'auteur s'est servi d'un ton pathétique pour décrire la souffrance, la passion et la difficulté de vivre de :
- Eugénie : lorsque son père a décidé sa réclusion : "enfermée dans sa chambre, au pain et à l'eau, sans feu, Nanon lui faisait des friandises... et l'on savait que la jeune personne ne pouvait voir ni soigner sa mère" p. 173, "une douleur profonde faisait taire toutes les autres douleurs" p. 174.
Aussi son état fut-il pitoyable après la lecture de la lettre tant attendue de Charles "Epouvantable et complet désastre. Le vaisseau sombrait sans laisser ni un cordage ni une planche sur le vaste océan des espérances" p. 208 (...)
[...] On le ressent le jour du nouvel an, lorsqu'Eugénie avoue à son père qu'elle a donné son or. Ce temps domine dans la dernière partie du roman, des événements violents se succèdent sans laisser au lecteur le temps de prendre haleine, l'accélération du récit marque la dramatisation. La lettre de Charles à Eugénie où elle apprend la trahison de ce dernier. Paiement des créanciers de Guillaume par Eugénie. Le mariage d'Eugénie avec de Bonfons et sa résignation à son sort. [...]
[...] Le ton ironique : On peut dire que le ton ironique est le ton le plus dominant dans Eugénie Grandet. Balzac l'emploie presque dans toutes ses descriptions. Pour les philosophes qui rencontrent des Nanon, des Madame Grandet, des Eugénie, ne sont-ils pas en droit de trouver que l'ironie est le fond du caractère de la providence ? : 35. Une scène tristement comique En partant de ces deux citations, on peut donc déduire que Balzac décrit ses personnages ironiquement de temps en temps. [...]
[...] La description de l'état de détresse dans lequel se trouve le jeune parisien inexpérimenté, laissé entre les mains de son oncle qui ne cherche qu'à profiter des autres et non pas de les aider. Charles, affligé par la mort de son père se lamente sur son sort. La lecture de la lettre de Guillaume Grandet, déclenche un sentiment d'attendrissement envers ce monsieur failli, qui s'est suicidé en laissant son fils unique au destin. Le ton tragique : Il suscite l'émotion née de la conviction qu'il n'y a plus d'issue. [...]
[...] Madame Grandet jaune comme un coing ses dents noires et rares p34. Madame des Grassins ressemble à une rose de l'arrière saison p : 39. L'abbé sa figure est celle d'une vieille femme p : 38. Tous ces personnages qui assistent à cette scène tristement comique sont pâles, rouillés, fanés comme le décor de la maison où ils se trouvent en train de jouer la comédie. L'ironie est renforcée parfois par des jeux de mots, comme celui du président en s'adressant à Grandet charbonnier et Maire chez lui au lieu de charbonnier et maître chez lui p : 37, d'ailleurs ce fut une allusion que personne ne comprit : 37. [...]
[...] L'arrivée de Charles est comme l'introduction d'un paon dans quelque obscure basse-cour du village (paon : bête luxueuse, et basse-cour : contenant des volailles ordinaires) une comparaison qui montre l'ironie de l'auteur et marque le contraste qui se voit largement entre le luxe, l'élégance de Charles et la banalité des vêtements des autres invités. Il suscite chez les uns des œillades ironiques p : 49. Balzac le présente comme un animal exotique ou mythique, comparé à une girafe en plein paris à un phénix un colimaçon dans une ruche p : 44, ces animaux n'occupent pas la place désirée, ce sont des intrus qui éveillent la curiosité des gens, la même impression que l'auteur veut donner de l'apparition de Charles dans cette maison. Bibliographie : Œuvre intégrale : Eugénie Grandet, Honoré de Balzac. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture