Analyse du libertinage dans le Dom Juan de Molière. Tandis que l'idéal classique prône l'homme honnête, le parfait galant, le héros que l'on retrouve dans le courant baroque se traduit par un libre penseur, c'est-à-dire un libertin. Dans la comédie Dom Juan de Molière, on peut sans contredit voir le personnage de Don Juan comme étant un héros complètement baroque : un libertin.
[...] Le fait qu'elle [jouisse] d'une impunité souveraine témoigne de la pratique sans remords et sans conséquences directes pour Don Juan, si ce n'est que les réprimandes de Sganarelle. Il est visible dans cette comédie que Don Juan est un libertin de mœurs par l'usage de l'hypocrisie pour satisfaire ses ambitions ainsi que par ses nombreux mariages avec toutes les femmes qu'il s'est épris. Le héros baroque, soit le parangon parfait du libertinage, est bel et bien représenté par le personnage principal de la pièce de théâtre Dom Juan. [...]
[...] Cela se voit bien à travers les unions libres de celui-ci et à travers les nombreuses conquêtes amoureuses qu'il a eues. Toujours dans la conversation que Sganarelle a tenue avec Gusman au début de la pièce, le serviteur décrit la vie amoureuse de son maître : Dame, demoiselle, bourgeoise, paysanne, il ne trouve rien de trop chaud ni de trop froid, pour lui; et si je te disais le nom de toutes celles qu'il a épousées en divers lieux, ça serait un chapitre à durer jusqu'au soir.[4] L'énumération de femmes de différentes classes dont s'éprend Don Juan dame demoiselle bourgeoise et paysanne révèle qu'il n'y a pas de limites pour satisfaire son désir. [...]
[...] Le classicisme a marqué le dix-septième siècle par son idéal d'unité et d'ordre dans tous les domaines. Tout était soumis à des règles strictes : l'art, la littérature, etc. Cependant, un courant tout à fait opposé, le baroque, était aussi présent dans le siècle classique Un courant de démesure, de mouvement, d'excès. Tandis que l'idéal classique prône l'homme honnête, le parfait galant, le héros que l'on retrouve dans le courant baroque se traduit par un libre penseur, c'est-à-dire un libertin. [...]
[...] Don Juan représente bien le libertin lorsqu'on examine sa façon de penser. On le constate d'abord par sa morale individualiste, c'est-à-dire un hérétique qui ne pense que par lui-même. Au début de la pièce, Sganarelle parle de son maître Don Juan à Gusman, l'écuyer de Don Elvire, en ces termes : [ ] je t'apprends [ ] que tu vois en Don Juan, mon maître, le plus grand scélérat que la terre ait jamais porté. Un enragé, un chien, un diable, un Turc, un hérétique, qui ne croit ni au Ciel, ni Enfer, ni loup-garou, qui passe cette vie en véritable bête brute, un pourceau d'Épicure, un vrai Sardanapale, qui ferme l'oreille à toutes les remontrances qu'on lui peut faire, et traite de billevesées tout ce que nous croyons[2] Dans ce passage, l'énumération de termes dépréciatifs ( «enragé chien un Turc bête brute pourceau d'Épicure et un vrai Sardanapale révèle que Don Juan est un noble qui ne se soucie guère des conventions et de la morale de l'époque. [...]
[...] En effet, le libertin favorise le libre examen plutôt que les vérités de l'Autorité, ici l'Église et le roi. Ce héros baroque apparaît aussi dans les mœurs de Don Juan. Comme il a été mentionné antérieurement, il se marie avec plusieurs femmes à la fois pour satisfaire ses désirs et pratique l'hypocrisie pour arriver à ses fins sans se soucier d'aucune morale, hormis la sienne. Ce personnage est loin du parfait gentilhomme de l'idéal classique. À l'inverse, on peut voir le héros classique dans d'autres pièces de Molière : Le Bourgeois gentilhomme, Le Misanthrope, etc. [...]
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