Étude de la figure du père dans le recueil poétique d'Yves Bonnefoy Les Planches courbes. Qui est ce père ? Quelle est sa fonction, sa relation avec l'enfant ? Ne peut-on pas parler de figure du père au pluriel ? Quels sont alors ces pères présentés dans le recueil ?
[...] Ils se rapprochent l'un de l'autre : la voix du géant vint de moins loin et il y a même contact avec l'enfant qui s' agripp(e) au coup du géant .Bonnefoy qui n'a pas connut cette communication la rend effective, chose qu'il n'a pu connaître avec le père de la maison natale. Mais ce passage est avant tout la prise de statut et donc de responsabilité de l'homme devenant père. Le géant peut être la projection de Bonnefoy qui a à conduire sa fille Mathilde vers l'autre rive : devoir important qu'il ne connaît pas et donc qu'il ne sait mener à cause de sa relation distante avec son propre père et sa mort. Il refuse alors (de peur de sa maladresse ? [...]
[...] La distance physique expose cette absence de relation : l'enfant observe le père de la fenêtre sans être vu tandis que ce dernier est au fond du jardin Une sorte de chassé croisé s'installe entre eux puisque ensuite c'est l'enfant qui prend la place du fond de ce jardin ( VIII) mais le père a alors regagné la petite salle à manger salle dans laquelle était l'enfant , où la table était mise Cette distance est symbolique de leur éloignement affectif le nous marqueur d'une relation complice, n'est d'ailleurs pas utilisé. Cet écart entre eux est une prémisse de leur séparation. Elle a d'abord lieu quand le père repartait au travail et que l'enfant errai(t) Mais cette rupture est définitive : leurs deux voies se séparent jusqu'à l' oubli anaphorique. Cela peut désigner la mort du père de Bonnefoy qui perdit son père à l'age de 13 ans. [...]
[...] Les Planches courbes, Bonnefoy La figure du père Un père ( ) qu'est ce que c'est ? questionne l'enfant dans la section éponyme Les planches courbes de Bonnefoy. Qui est il ? Quelle est sa fonction, sa relation avec l'enfant, être indissociable de son statut ? Trois figures du père répondent à ces interrogations : le père de la première maison natale, le père conceptuel, et enfin le père incarné par le géant. Tout d'abord, apparaît le père de la maison natale qui est, d'un point de vue autobiographique, le père de l'auteur dans la maison de Tours (VII). [...]
[...] Le refus final il faut oublier les mots signifie qu'il faut oublier ce terme de père dans son sens conceptuel qui n'a pas de sens ; il faut avancer vers l'autre rive, en créant ce statut de père dans sa singularité. B dénonce l'aporie du langage : il ne suffit pas de dire qu'on est un père pour l'être. Bonnefoy puisse ici dans ses ressources autobiographiques pour établir la figure du père. Cela sert également sa théorie sur le langage : les mots doivent être repensés car ils désignent des réalités trop diverses pour les inscrire sous un même fanion. [...]
[...] Il sait possible cet amour par la conception commune du père. Cette définition du père est donné dans Les planches courbes lorsque l'enfant demande Un père qu'est ce que c'est ? Le géant le décrit comme celui qui appelle à l'heure du repas ou pour dormir ; celui qui te prend sur ses genoux quand tu pleures et qui s'assied près de toi le soir lorsque tu as peur de t'endormir pour te raconter une histoire Le père rassure par sa présence. [...]
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