Les poètes de LA PLEIADE ont été très diversement jugés et appréciés. Ils ont suscité à la fois le dédain et le mépris ou l'estime et l'admiration. Où faut-il chercher les raisons de ces controverses ?
On le sait ! Ils se sont, les premiers, risqués dans des sentiers inconnus, et c'est peut être cette novation qui a fait naître la critique.
[...] Mais deux siècles passent, et l'on voit bientôt apparaître une nouvelle école, L'École Romantique.
Ses jeunes membres et pleins d'ardeur crient « haro » sur les diffamateurs de La Pléiade et réhabilitent les sept érudits.
[...] Et c'est cet amour qui les rapproche encore. En effet, alors que les auteurs du XVIIe siècle ? à part La Fontaine et Madame de Sévigné ? ne connaîtront point la campagne, Ronsard, au contraire, semble l'aimer vivement. Il s'arrête devant un « aubépin » couvert de fleurs et il le chante. Il contemple avec délices une prairie où foisonnent les fleurs, et il décrit avec élégance les hôtes des fourrés et des bois. Mais il y a plus, dans son oeuvre que de fines miniatures champêtres ; il y a une sorte d'intimité avec la Nature une tendance à l'associer aux joies et aux peines de notre âme, une émotion en voyant détruire sa beauté comme s'il s'agissait d'un être sensible et susceptible de souffrance. Si la nature chante, il chante ; si la nature pleure, il pleure ; si la nature souffre, il souffre. Chez les Romantiques, on retrouve l'idée d'une union intime (...)
[...] Il s'arrête devant un aubépin couvert de fleurs et il le chante. Il contemple avec délices une prairie où foisonnent les fleurs, et il décrit avec élégance les hôtes des fourrés et des bois. Mais il y a plus, dans son œuvre que de fines miniatures champêtres ; il y a une sorte d'intimité avec la Nature une tendance à l'associer aux joies et aux peines de notre âme, une émotion en voyant détruire sa beauté comme s'il s'agissait d'un être sensible et susceptible de souffrance. [...]
[...] Bien plus, si l'on en vient alors à parler d'eux, à les citer, ce n'est que pour les accabler de reproches et d'injures comme l'a fait Boileau en traitant Ronsard, leur chef, d'orgueilleux génie trébuché de si haut Mais deux siècles passent, et l'on voit bientôt apparaître une nouvelle école, L'École Romantique. Ses jeunes membres pleins d'ardeur crient haro sur les diffamateurs de La Pléiade et réhabilitent les sept érudits. Pourquoi ce revirement, si ce n'est que la nouvelle École du XIXe siècle présente les analogies avec l'École du XVIe siècle ? [...]
[...] et de Musset : Lorsque le Pélican, lassé d'un long voyage, Dans les brouillards du soir retourne à ses roseaux, Ses petits affamés courent sur le rivage, En le voyant au loin s'abattre sur les eaux. Ce sont toutes ces analogies qui expliquent la réhabilitation de La Pléiade par les Romantiques. Les Ronsard, les Du Bellay ont été pour les Hugo, les Lamartine, les Vigny, les Musset, des chefs aux doctes leçons de fiers bûcherons qui ouvrirent la route à leurs successeurs. N'était-il pas naturel que les élèves rendent justice à leurs Maîtres? [...]
[...] Mais cette fois, c'est la nature qui répond aux sentiments de l'homme et non plus l'âme humaine qui s'harmonise avec la nature. Ainsi Lamartine demandera au lac de garder le souvenir d'une nuit d'amour, ou bien il reverra ses jeunes années en revoyant sa maison natale. Enfin, ce qui les rapproche surtout, c'est leur lyrisme. En effet, la poésie lyrique n'est guère cultivée au XVIIe siècle. Et l'on est souvent à son antipode au XVIIe siècle. Mais, au XIXe siècle, on assiste à son plein épanouissement. [...]
[...] Ou encore dans Les Rayons et les Ombres : C'est lui qui, sur toutes les têtes, En tout temps, pareil prophètes, Dans sa main, où tout peut tenir, Doit, qu'on l'insulte ou qu'on le loue, Comme une torche qu'on secoue, Faire flamboyer l'avenir ! C'est ce rôle sublime de messager divin, dont ils sont pénétrés, qui a donné à la poésie des Du Bellay comme des Hugo, toute son élévation. On trouve aussi chez eux, et surtout chez les poètes de La Pléiade, une vive admiration de l'antiquité. [...]
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