Analyse complète de « La chanson de Roland ». Les oeuvres de la société féodale étaient les chansons de geste (« d'exploit »), épopées rédigées dans le mouvement d'enthousiasme des premières croisades, par des clercs et des laïcs. Un document de 1440 mots au format Word.
[...] Marsile envoie des offres de feinte soumission. L'empereur les accepte et, sur le conseil de Roland charge Ganelon, parâtre de Roland, de signifier ses conditions au roi Marsile. Ganelon obéit; mais il hait Roland; il est persuadé que Roland, en le désignant, a voulu le perdre; et il jure de se venger. Son ambassade accomplie, il trame, en accord avec le roi Marsile, un guet-apens où Roland doit périr. L'armée française victorieuse reprend le chemin de France; par les soins de Ganelon, Roland est chargé avec les douze pairs de tenir l'arrière- garde (vers 1 à 847). [...]
[...] On ne le sait pas. Toujours est-il que ces traditions étaient purement locales lorsque au 11ième siècle, sous l'influence de la grande abbaye de Cluny, les expéditions contre les Sarrasins d'Espagne se multiplièrent, suivies d'un afflux sans cesse croissant de pèlerins qui s'en allaient adorer la tombe de Saint-Jacques, retrouvée à Compostelle de Galice. C'était la guerre sainte qui commençait. Ces premiers croisés recueillaient avidement tout le long de la route les souvenirs du grand empereur qui les avait précédés. [...]
[...] (L'assonance suffisait à une époque où l'on ne lisait pas, où l'on entendait seulement réciter les poèmes.) La composition de la Chanson de Roland. Le plan de l'œuvre est extrêmement clair : il y a une exposition, les préparatifs de la vengeance, une action centrale, la mort de Roland, un dénouement, la vengeance de Charlemagne. Aucun développement accessoire ne détruit cette belle unité. Le poète procède par larges effets contrastés, par balancements symétriques : l'antithèse, voilà son grand, son unique procédé, et la distribution de la Chanson en laisses lui donne toute sa valeur. [...]
[...] Les personnages de la Chanson de Roland. Roland est preux, mais Olivier est sage. Voilà qui suffit à l'énigmatique Turoldus pour définir ses personnages. Ganelon n'est pas un traître par destination première. Haut et valeureux baron qui transmet mot pour mot à Marsile les dures conditions de Charlemagne; qui ne souffre pas que le païen dénigre son empereur et qui s'apprête, plutôt que de céder, à tenir tête à toute l'armée sarrasine, seul, adossé au tronc d'un pin. Mais c'est un haineux, déjà aigri contre Roland par d'obscures rancunes de famille. [...]
[...] Roland, regrettant Olivier, rapportant dans ses bras les cadavres des douze pairs pour la bénédiction suprême de l'archevêque, essayant de briser son épée, choisissant sa place pour mourir, battant sa coulpe, tendant son gant vers Dieu, rendant enfin son âme aux mains de saint Gabriel, pendant que se déchaîne sur la France une merveilleuse tempête : autant de scènes de gloire et de sainteté. Pour terminer. la douce France France la libre : Charlemagne, les compagnons de Roland, les vingt mille de Roncevaux sont tous des Francs de France. La Chanson de Roland manifeste déjà la présence d'une âme nationale, d'un profond et encore inconscient patriotisme qui devance la réalité même d'une patrie. Par là ce poème est unique parmi les chansons de geste. [...]
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