Etude de l'incipit du conte philosophique Candide de Voltaire.
[...] Sous la trame d'un conte traditionnel teintée de l'arme privilégiée de Voltaire, l'ironie, c'est l'apprentissage progressif et mouvementé du monde par Candide qui est donné à lire, et qui prête le lecteur à la réflexion. Le passage que nous allons étudier constitue le début du conte et fait place à la description des lieux et des personnages initiaux qui entourent le jeune héros. Pour son étude, notre approche s'organisera autour de deux axes; nous verrons d'abord en quoi il constitue l'incipit d'un conte, puis nous analyserons la dénonciation du comportement aristocratique et de la philosophie optimiste . I. L'INCIPIT D'UN CONTE Un conte Voltaire nous livre un conte à l'aspect distrayant. [...]
[...] Pour l'instant, la jeune fille a tout pour plaire à Candide . : la description du fils du baron est expédiée en une phrase ("paraissait en tout digne de son père". Défini uniquement par sa filiation, il est le portrait craché de tous les préjugés de son père et de l'aristocratie : attachement comme lui aux titres de noblesse, ce qui on va le voir le rendra détestable par la suite. : après la famille vient dans la hiérarchie sociale le précepteur Pangloss. [...]
[...] Dans la description pleine d'humour des habitants de ce château, on ressent toute l'ironie de Voltaire, qui se livre à une dénonciation implicite du comportement aristocratique qui nourrit son illusion de grandeur en tentant désespérément de s'attacher aux apparences. La philosophie leibnizienne est défendue par un pédant, Pangloss, que l'on retrouvera par la suite, et dont la théorie est déjà caricaturée et démontée. Ainsi, ce n'est pas chez les Thunder-ten-tronckh que Candide pourra découvrir le monde. Le résumé du chapitre indique déjà qu'il quittera bientôt ce Paradis éphémère et relatif pour partir en un voyage qui lui fera prendre conscience, à ses dépends, de la triste réalité des choses. [...]
[...] - le portrait général qui nous est offert de Candide le rend donc agréable et nous inspire une certaine sympathie et adhésion. - il a jusqu'à présent mené une vie paisible (emploi de l'imparfait à valeur itérative), à l'abri dans un château qui l'a coupé du reste du monde. Son départ à la fin du chapitre suivi de son long voyage initiatique doivent mettre un terme à toute cette insouciance. Dans cet incipit, c'est donc un jeune garçon inexpérimenté, plein d'innocence mais doté d'un potentiel intellectuel qui nous est présenté. [...]
[...] Tout ce qu'il peut dire est parole divine. - le nom de la discipline qu'il enseigne peut d'abord apparaître imposant (et pédant) mais fait finalement rire : il s'agit de "métaphysico-théologo-cosmolonigologie" : nigologie = la science des nigauds, et on sait l'aversion de Voltaire pour tout ce qui touche à la métaphysique. - longue phrase prouvait [ . ] possibles") : traduit la grandiloquence, le pédantisme. "Admirablement" semble ironique. - "meilleur des mondes possibles" : allusion à l'essai de théodicée de Leibniz, philosophe allemand du XVIIIème siècle. [...]
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