Peu à peu Aline devient l'objet de Julien mais elle ne veut pas voir l'homme qu'il est réellement car son amour l'aveugle. Julien considère cet amour comme une coquecigrue, ce qui n'est absolument pas le cas pour Aline.
[...] Henriette à présent est seule. La tombe d'Aline ressemble à un véritable jardin, il y un côté paradisiaque : On ne voyait pas le terre, tellement les fleurs étaient serrés. Il y a des géraniums écarlates, des pensées comme un petit visage, des ne m'oubliez pas, des violettes ; et les violettes viennent les premières, puis viennent les myosotis qui aiment l'eau et les fontaines, puis les autres fleurs, chacune à son tour Il y a une ambiance de paix et de quiétude : Il n'y avait rien là que les oiseaux, l'herbe, les arbres, les fleurs, les morts Le printemps est la période de la renaissance, symbole d'un nouveau jour, l'espoir qu'un nouveau monde se lève. [...]
[...] La virgule devient un souffle, Aline ne souhaite pas la terminer. Elle utilise des termes redondants : J'ai tellement peur que tu sois fâché que je veux te dire que ne suis pas fâchée on ressent un halètement de sa part, Aline écrit dans un style grandiloquent : Ton amie qui t'aime de tout son cœur Une fois sa lettre achevée, Aline dévoile un sentiment de narcissisme : Lorsqu'elle relut sa lettre, elle ne put pas croire que c'était elle qui l'avait écrite. [...]
[...] La période correspond à l'hiver, période sombre où la nature meurt pour renaître au printemps. Puis arrive à nouveau les beaux jours que Ramuz décrit magistralement : Bientôt les vents de mars d'au-delà les montagnes, bondissant par-dessus le lac qu'ils ont remué en passant. Alourdis d'eau, ils vinrent heurter les nuages dans un grand choc qui fendit le ciel ; le ciel croula avec un grand bruit. Le soleil éclata, les primevères fleurirent Pour Aline un nouveau jour se lève, celui où elle vaincra le monde : Seulement on vit mieux aussi les taches bleues autour des yeux d'Aline et les deux trous qu'elle avait dans les joues Le jour de mettre au monde arrive, la sage-femme n'a aucune hygiène : Elle se mouchait dans son grand mouchoir rouge ( ) elle se frotta le nez Le monde dans lequel vit Aline est dégoûtant, écoeurant. [...]
[...] Le ciel était comme de la tôle peinte, l'air ne bougeait pas Il y a une résonance métallique tel le gong annonçant l'heure du jugement, prolepse malheureuse de la mort d'Aline. Tout au long de l'œuvre on découvre un rythme effréné qui devient de plus en plus rapide, car les personnages sont rattrapés par leur propre destin, c'est la fuite constante du temps. Le discours indirect est écrit dans un style limpide qui dévoile les personnages par transparence, tandis que le style du discours direct est écrit dans un ton très campagnard. La figure de style dominante dans l'œuvre est la comparaison. [...]
[...] Elle repense au temps de sa jeunesse, de cette période d'insouciance où elle vivait sans pensée au monde. Elle trouve les boucles d'oreilles que lui offrit Julien mais elle ne peut pas les porter, ce qui signifie qu'Aline ne se mariera jamais avec lui. Puis vint la décision fatidique du meurtre : Aline s'accouda près du berceau. Elle avait perdu conscience de ce qui l'entourait. Elle regarda son enfant. Quelque chose comme une main se tenait sur sa nuque et la poussait en avant. [...]
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