Ce préromantique français est né le 16 novembre 1770 à Paris. Au cours d'une longue existence généralement solitaire, Étienne Pivert De Senancour ne connut ni gloire ni le bonheur. Riche d'aspiration et de sensibilité, il se montre dès l'adolescence profondément inadapté à la vie sociale. Au terme de ses humanités, ne pouvant se résoudre ni à entrer au séminaire (selon le désir de son père), car il est acquis aux idées des philosophes, ni à embrasser une autre carrière, il passe en Suisse (1789).
« Il fallait commencer, pour la vie peut-être, ce que tant de gens qui n'ont en eux aucune autre chose, appellent un état. Je n'en trouverai point qui ne fût étranger à ma nature, ou contraire à ma pensée… Je vis qu'il n'y avait point d'accord entre moi et la société, ni entre mes besoins et les choses qu'elle a fait. » (Oberman). Il se marie à Fribourg en 1790, mais son union n'est pas heureuse ; elle aboutira à une séparation définitive en 1802.
[...] Ce malaise essentiel, lié au fait même d'exister, négation spontané de la joie de vivre, est d'origine métaphysique : il vient de l'âme bien plus que du cœur. Oberman est assoiffé d'absolu, d'éternité ; comme il reste résolument hostile au christianisme, il en est réduit à chercher dans le symbolisme pythagoricien du nombre ou les visions de Swedenborg un apaisement à son inquiétude. Il aboutit finalement non pas à la paix et à la sérénité, mais, par la pratique de la résignation, à une sorte de sagesse désabusée. [...]
[...] Viennent ensuite de nombreux livres et opuscules d'inspiration politique ou philosophique, en particulier des Observations sur le Génie du Christianisme (publiées en 1816) où Senancour tente de réfuter la thèse de Chateaubriand ; antichrétien mais spiritualiste, il est attiré par des idées illuministes. L'amitié de Thiers lui vaut une pension qui assure la sécurité des ses dernières années ; enfin, peu connu jusqu'au bout, il meurt le 10 janvier 1846 à Saint-Cloud. Oberman Le journal intime : Cet être si réservé, si discret, s'est pourtant confié au lecteur dans une œuvre autobiographique, Oberman. [...]
[...] Étienne Pivert De Senancour (1770-1846) Sa vie (1770-1846) o Un inadapté : Ce préromantique français est né le 16 novembre 1770 à Paris. Au cours d'une longue existence généralement solitaire, Etienne Pivert De Senancour ne connut ni gloire ni le bonheur. Riche d'aspiration et de sensibilité, il se montre dès l'adolescence profondément inadapté à la vie sociale. Au terme de ses humanités, ne pouvant se résoudre ni à entrer au séminaire (selon le désir de son père) car il est acquis aux idées des philosophes, ni à embrasser une autre carrière, il passe en Suisse (1789). [...]
[...] Après des études décisives, celles de M. Monglond en particulier, le doute n'est plus possible aujourd'hui. Le mal d'Oberman : Mais c'est surtout la confidence psychologique qui retient l'attention, l'état d'âme d'Oberman, autrement dit de Senancour. C'est une forme originale du mal du siècle, la plus profonde sans doute et la moins guérissable. En lisant les lettres d'Oberman nous sommes frappés, puis pénétrés par un ennui, une lassitude, un découragement indicible que la qualité lyrique de l'expression rend pour ainsi dire contagieux. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture