"Notre parler a ses faiblesses et ses défauts", extrait des Essais (1580-1588-1595) de Montaigne suivi de son explication de texte.
[...] (INTRODUCTION) L'extrait tiré des Essais de Montaigne paru en 1580-1588- 1595 développe une réflexion sur les faiblesses de la langue présentée comme responsable de malentendus, d'incompréhensions et de conflits. Cette pensée se situe dans les interrogations du chapitre 12 du livre II qui porte sur les capacités humaines. Nous allons étudier trois points, à savoir les différents troubles du langage, le doute en étude de cas et la thèse de Montaigne. (PREMIER AXE : Les différents troubles du langage) Le texte met en cause notre parler (ligne en énumérant les faiblesses dans différents domaines. [...]
[...] Montaigne, Essais, 1580-1588-1595 Notre parler a ses faiblesses et ses défauts Les Essais, œuvre autobiographique dans laquelle Montaigne rapporte non pas les évènements de sa vie mais ses réflexions, abordent de très nombreux thèmes. Dans le chapitre 12 du livre II, l'auteur évoque les problèmes du langage, présenté comme une source d'erreur et de conflit. Notre parler a ses faiblesses et ses défauts, comme tout le reste. La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes. Nos procès ne naissent que du débat de l'interprétation des lois ; et la plupart des guerres, de cette impuissance de n'avoir su clairement exprimer les conventions et traités d'accord des princes. [...]
[...] (TROISIEME AXE : Thèse de Montaigne Que sais-je ? En préférant l'interrogation Que sais-je ? Montaigne fait apparaître une différence qui relève de la réflexion et de la prudence de telle sorte que celui qui parle est poussé par la raison à adopter une réponse ouverte qui ne peut se refermer sur une contradiction contrairement au doute. Il écarte les troubles du langage et permet une communication. En outre, Montaigne insiste sur des éléments qui relèvent de l'observation de la vie sociale et politique, d'autres qui portent sur l'origine de graves débats théologiques ou philosophiques sur le concept de la vérité. [...]
[...] Qu'il soit ainsi, suivons l'exemple. Si vous dites : Je mens, et que vous disiez vrai, vous mentez donc. L'art, la raison, la force de la conclusion de celle-ci sont pareils à l'autre ; toutefois nous voilà embourbés. Je vois les philosophes Pyrrhoniens3 qui ne peuvent exprimer leur générale conception en aucune manière de parler ; car il leur faudrait un nouveau langage. Le nôtre est tout formé de propositions affirmatives, qui leur sont du tout ennemies. De façon que, quand ils disent : Je doute on les tient incontinent à la gorge pour leur faire avouer qu'au moins assurent et savent-ils cela, qu'ils doutent. [...]
[...] Hoc1 : Ce mot latin est le début de l'expression Hoc est corpus meum (ceci est mon corps) par laquelle se trouvent associés, dans la croyance chrétienne, l'hostie et le corps du Christ. Son interprétation est à l'origine d'un débat théologique. Clause2 : la proposition. Pyrorhoniens3 : Terme désignant les philosophes adeptes du scepticisme. Doutant de tout, ils ne peuvent en principe rien affirmer. S'emporte4 : Est emportée, arrachée. Quant et quant5 : et avec elle. Hors6 : Dehors. Balance7 : En 1576, Montaigne avait fait graver cette devise et cette balance sur une médaille. La balance est le symbole de l'hésitation et du doute. [...]
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