L'ensemble du recueil Débarcadères écrit en 1922 par Jules Supervielle comporte plusieurs thèmes récurrents qui sont le voyage, les traversées, les ports, les tropiques, les escales et l'Amérique du Sud (en particulier l'Uruguay et l'Argentine).
Les thèmes du voyage et de l'escale sont présents dans le poème « Escale ». Sa forme est toutefois particulière. Il est composé de cinq quatrains dont dix-huit vers sont des alexandrins. Les deux autres vers sont différents : l'un, le vers 2, est un hexasyllabe et l'autre, le vers 4, ne comporte que deux syllabes.
[...] vers 4 et Escales des matins vers 11 -le rejet : vers 4. - par l'amplification du rythme et - par la présence d'allitérations en cr et pr, tr et d'assonances en eu, an, ou dans les vers 19 et 20. L'auteur évolue en parfaite harmonie avec la nature (Vers 9 et 10) Ainsi, dans le poème Escale Jules Supervielle aborde le thème du voyage et de l'escale. L'expression des sentiments du poète alterne entre mélancolie et instabilité selon qu'il aborde le thème du voyage en mer et bonheur et harmonie selon qu'il aborde le thème de l'escale sur une terre exotique. [...]
[...] Les 2 premiers vers évoquent la symbiose entre l'homme et la nature, la douceur de vivre. Les 2 derniers vers expriment le désespoir lorsque le poète se rend compte qu'il ne s'agissait que d'un rêve. La présence de mais au début du vers 11 provoque une opposition dans le ressenti du poète. Le poète s'imagine en jardinier penché sur le soleil incliné des tropiques Cette vision évoque l'harmonie et la légèreté. Mais il réalise qu'il a été trompé leurré Les fleurs légères des couchants ne sont que plantes chimériques la chimère symbolisant une création de l'imagination du poète. [...]
[...] Nous allons tout d'abord traiter du caractère lyrique du poème, puis nous dégagerons le thème de l'escale et du voyage. Ce poème appartient au registre lyrique. L'auteur exprime ses sentiments personnels : sa mélancolie, ses sensations, son moi intime. Tout d'abord l'auteur exprime sa mélancolie face à sa solitude et à l'exil loin de sa terre natale. Les images renvoient au domaine de la tristesse et de l'isolement je suis las, je suis triste, morne trajet, leurré au domaine de l'hiver nuages gris, les plantes se fanent sous la nuit ou le vent, pas de printemps». [...]
[...] L'intensité de ce tableau est exprimée à travers de nombreux procédés : -les métaphores : un bouton de rade qui s'ouvre en pétales le duvet bleu -les oxymores : douceurs vivaces, fruits salins -l'apostrophe : O fruits salins Les sonorités : assonances en é, è e muet, in, an, créent un effet de douceur et d'harmonie. Par exemple pétales, fleur, escale, légères, couchants, vers (harmonie suggestive). L'ivresse de l'escale est exprimée à travers les procédés suivants : - la métaphore : mon cœur à déjà vu trembler Santa-Cruz -l'exclamation : Escale ! -l'anaphore : le titre Escale Escale ! [...]
[...] L'auteur évoque le souvenir d'une escale à Santa Cruz de Ténérife. Les battements de son cœur s'accélèrent mon cœur trembler les émotions l'envahissent à la pensée de cette escale sur une terre qu'il affectionne tout particulièrement. Jules Supervielle a consacré une part importante de son oeuvre au thème du voyage et de l'escale. C'est le cas du recueil évocateur "Débarcadères" dont nous étudions un poème intitulé Escale Ce n'est plus Supervielle qui voyage mais son cœur. Nous nous demanderons donc comment le poète a recréé par des mots la mélancolie du voyage et l'ivresse de l'escale en imagination. [...]
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