Voltaire l'a définie comme étant « un récit en vers d'aventures héroïques ». Elle diffère de la poésie lyrique par son caractère impersonnel (...)
[...] L'autre série comprendrait des œuvres purement littéraires, composées à loisir dans une période de civilisation raffinée par des poètes cultivés et habiles : tels seraient l'Enéide de Virgile ou la Henriade de Voltaire. Quoi qu'il en soit, on range habituellement nos chansons de geste dans la série des épopées primitives et populaires. On donne parfois le nom d'épopée badines ou héroï-comique à des poèmes de longue haleine, traitant de sujets frivoles ou grotesques ; le plus souvent, ces poèmes ne sont que la parodie d'une épopée véritable : tels sont le Roland furieux de l'Arioste ou le Lutrin de Boileau. Les épopées médiévales célèbrent les idéaux de la chevalerie. [...]
[...] Il y a une relance de l'épique au XVIIe siècle. La vogue des romans précieux, à sujets historiques, relance l'intérêt pour l'épique. L'épopée doit, selon Boileau, délaisser le merveilleux chrétien, galvaudé par ces auteurs, et revenir au merveilleux païen en le traitant comme une source d'allégories. La plus belle épopée du XVIIe siècle, le Paradis perdu (1667) du puritain anglais Milton, est cependant toute entière transposée de la Bible. Au siècle suivant, Voltaire, dans sa Henriade, consacrée à Henri IV, ne suivra pas les préceptes de Boileau, mais échouera à utiliser le merveilleux chrétien. [...]
[...] L'épopée est un long poème en vers puis en prose, qui célèbre un héros ou un grand fait, mêlant histoire et légende. Ces épopées sont des récits qui s'inspirent de faits historiques anciens idéalisés. Ils sont proposés comme modèles aux hommes de leur époque. Voltaire l'a définie comme étant un récit en vers d'aventures héroïques Elle diffère de la poésie lyrique par son caractère impersonnel. Dans l'épopée, le poète s'efface : seuls les héros du poème agissent et parlent. Dans la poésie lyrique, au contraire, le poète exprime en son nom propre ce qu'il ressent. [...]
[...] L'épopée courtoise qui mêle aventures guerrières et amoureuses, apparut au XIIe siècle (romans du cycle d'Arthur). A côté des chansons de geste, l'épopée française comprend au Moyen-Âge les romans inspirées des épopées de l'Antiquité, écrits en vers octosyllabiques : Le Roman de Thèbes, Le Roman de Troie et le Roman d'Enéas, s'ils sont de pâles démarquages des épopées classiques s'en distinguent cependant par quelques transformations imposées par l'esthétique courtoise. Le chef d'œuvre de l'épopée médiévale reste La Divine Comédie de Dante (début du XIVe siècle). [...]
[...] Hugo, avec ses petites épopées de la Légende des Siècles (1859), sans lien direct entre elles, mais groupées dans un ordre chronologique, selon une vaste conception de l'histoire humaine, a peut-être trouvé la formule qui convenait le mieux à son temps. Au XXe siècle, alors que la poésie s'est désorientée, dans sa presque totalité, vers la transcription d'expériences intérieures, tandis que s'est diversifiée et complexifiée notre conception de l'histoire, l'épopée ne semble plus avoir de place dans la littérature. Peut-être l'épopée dérisoire que constitue l'Ulysse (1922) de Joyce marque-t-elle la mort du genre épique. [...]
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