L'ennemi américain - Roger Philippe
[...] Maurras durant l'entre-deux guerres, le Parti communiste après 1945 puis de Gaulle à partir de 1960 cristallisent cet antiaméricanisme. L'après-guerre donne naissance à un antiaméricanisme de masse, construit sur une lecture collective de l'histoire dans laquelle Paris a été "libérée par elle-même" et l'Europe par les Russes à Stalingrad. (ch.3 De la dette à la dépendance. Le complexe de Perrichon). Pour contrer l'ogre américain, la France adopte la défensive. Elle prône la sauvegarde de son patrimoine, de son bien vivre, de son exception culturelle (ch - Métropolis, Cosmopolis. [...]
[...] Roger Philippe, L'ennemi américain. Généalogie de l'antiaméricanisme français Paris Le Seuil pages Thème : L'ouvrage fouille les origines du sentiment anti-américain en France et explore les raisons de ce singulier comportement. Problématique : Pourquoi l'antiaméricanisme français est-il si bien partagé, à droite comme à gauche, par les concitoyens ? Plan : P. Roger s'intéresse, à travers l'étude des trois derniers siècles, aux discours antiaméricains produits par l'intelligentsia française. Leur accumulation constitue un bloc sémiotique historiquement stratifié (p.19). L'auteur consacre une partie de son ouvrage à en marquer les grandes étapes depuis le siècle des Lumières, il montre aussi que, à partir de la fin du XIXe siècle, cette rhétorique politique est définitivement constituée dans ses grandes lignes, dépassant les clivages gauche-droite traditionnels. [...]
[...] L'identification des E.U. au capitalisme triomphant suscite des inquiétudes de la part des libéraux (inquiétudes morale et politique au travers du trust-system mais surtout des socialistes (qui s'opposent à l'économie de marché) (ch L'empire des trusts : socialisme ou féodalité Après l'intervention américaine de 1917, si le fantasme d'une invasion militaire se périme, lui survit l'obsession d'une néo-colonisation économique et bientôt culturelle de l'Europe par l'Amérique. Génération après génération, des années 30 à aujourd'hui, les ‘‘clercs'' se mobilisent (partie II Le parti pris des clercs). [...]
[...] L'antiaméricanisme est un humanisme). La France résiste à l'hégémonie américaine en matière culturelle car elle ne la considère pas encore telle une marchandise, tandis que les E.U. sont les maîtres de la culture de masse et du divertissement (ch - Insurrection de l'esprit, bataille de la culture, défense de la corporation). Conclusion : L'antiaméricanisme est une stratification de discours négatifs qui, depuis le début du XIXe siècle, permet à la société française, idéologiquement divisée, de trouver un consensus. La motivation profonde - mais inavouée - en est le sentiment amer du déclin de la France face à la montée inexorable de la puissance américaine. [...]
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