La destruction de Carthage en 146 avant JC laisse Rome sans rival. Celle-ci doit alors repenser son identité face au vide. Elle se découvre une nouvelle raison d'être : défendre la civilisation face au reste du monde, défendre l'Empire face aux Barbares. En cela, une analogie peut être faite avec la disparition de la menace à l'Est : le camp occidental n'a plus d'ennemi clairement défini. Le Nord perçoit alors une nouvelle menace, plus diffuse, mais tout aussi symétrique :le Sud. L'idée principale de ce livre est que la révolution idéologique qu'a connu Rome après la défaite de Carthage est comparable à celle qui substitue aujourd'hui à l'affrontement Est/Ouest un monde dominé par l'opposition Nord/Sud. Ces Barbares d'alors ne constituaient pas plus un ensemble cohérent que le Sud aujourd'hui, mais ils permettaient de conforter Rome dans la certitude de ses valeurs : la civilisation, le droit, le rationalisme, face à des Barbares perçus comme innombrables, violents, irrationnels, prêts à déferler. De la même manière, le Nord participe à la construction d'une image dangereuse du Sud.
[...] Le Nord perçoit alors une nouvelle menace, plus diffuse, mais tout aussi symétrique :le Sud. L'idée principale de ce livre est que la révolution idéologique qu'a connu Rome après la défaite de Carthage est comparable à celle qui substitue aujourd'hui à l'affrontement Est/Ouest un monde dominé par l'opposition Nord/Sud. Ces Barbares d'alors ne constituaient pas plus un ensemble cohérent que le Sud aujourd'hui, mais ils permettaient de conforter Rome dans la certitude de ses valeurs : la civilisation, le droit, le rationalisme, face à des Barbares perçus comme innombrables, violents, irrationnels, prêts à déferler. [...]
[...] Ils ne font que trouver de nouveaux bailleurs de fonds. Mais en se distinguant de la logique Est/Ouest, les rebellions locales sont plus dispersées et autonomes, notamment au niveau de l'approvisionnement en armes. Une économie de prédation liée à la drogue pour subvenir aux besoins des guérillas se développe. Chapitre 6 : Le salut par le hamster Etudier le développement des pays au travers d'agrégats comme le PIB suppose qu'il n'existe pas de différence de nature entre les pays développés et les autres, mais une différence de degré : ces derniers sont simplement en retard. [...]
[...] Les nouveaux acteurs de poids que sont les multinationales peuvent en effet limiter cette opposition Nord/Sud, ne serait-ce que parce qu'ils ne sont pas guidés par la même logique sécuritaire que celle des Etats. Sur le plan économique, la vision de JC Rufin est donc quelque peu remise en cause. D'autre part, l'idée d'une rupture Nord/Sud, thèse maintenant universelle parce qu'enseignée, diffusée ou contestée dans de nombreux débats, pourrait être accusée de manichéisme de par la définition d'un Nord homogène, uni dans ses valeurs communes. [...]
[...] L'asymétrie marque donc le limes. Les Etats-Unis, craignant le déferlement des nouveaux Barbares, ont contrôlé l'immigration, réduit la circulation, en même temps qu'ils ont voulu développer le Mexique, le rapprocher des Etats du Nord, pour en faire une zone de stabilité propre à le protéger du Sud plus profond : il s'agissait d'en faire un Etat-tampon. - La deuxième zone stable et bien définie du limes est la Méditerranée, où là encore, tout sépare le Nord du Sud : démographie, système politique, religion. [...]
[...] Le fait que l'Europe s'unifie et ait ouvert ses frontières pour les pays membres, mais qu'elle mette des freins toujours plus puissants à l'immigration en provenance du Sud confirme bien que la peur du déferlement est toujours présente et que la rupture idéologique Nord/Sud se creuse. JC Rufin, en essayant d'éclairer cette évolution du nouvel ordre mondial vers une opposition Nord/Sud, a bien sûr la volonté de le combattre. Ses thèses, bien que discutées, sont pour beaucoup d'une remarquable actualité et permettent d'analyser de nombreux choix internationaux sous un nouvel angle. [...]
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