Au-delà de la représentation concrète d'un texte écrit, une pièce de théâtre a toujours eu pour objectif de procurer au public des émotions par l'interprétation des acteurs. On peut alors se demander précisément quels types de sentiments une œuvre théâtrale peut procurer aux spectateurs. Trois catégories principales peuvent être distinguées.
[...] En somme, l'ensemble de ces émotions psychologiques constitue les réactions dites classiques du spectateur devant une pièce de théâtre, telles que les rires et les pleurs. Ensuite, il apparaît évident que toute pièce de théâtre a pour but de faire passer des émotions par son aspect esthétique. C'est d'ailleurs son principal dessein par rapport à sa version écrite. Ainsi, les décors jouent un rôle primordial dans toute interprétation, car ce sont eux qui définissent le cadre spatio-temporel de l'action et peuvent accentuer le réalisme de la pièce. [...]
[...] Trois catégories principales peuvent être distinguées. Ainsi nous intéresserons-nous dans un premier temps aux émotions d'ordre psychologique, puis à celles dites esthétiques et enfin à celles qualifiées d'intellectuelles. Tout d'abord, le public recherche des sentiments de type psychologique : ce sont ceux évoqués le plus couramment, telles que la joie, la tristesse, la passion, la peur. Les émotions considérées comme positives (joie, bonheur, rire) sont généralement inhérentes à la comédie. En effet, le propre de ce registre théâtral est l'humour. [...]
[...] Dans La Reine Morte de Montherlant, le spectateur ne cesse ainsi de s'interroger sur l'identité de cette reine qui va mourir, hésitant entre le personnage de l'infante de Navarre et celui d'Inès de Castro. Ces émotions intellectuelles sont donc bien présentes au théâtre, sous diverses formes. En somme, il apparaît clairement que tout spectateur allant au théâtre y vient pour ressentir des émotions particulières, qui lui sont procurées par de multiples éléments. Bibliographie indicative J.P. RYNGAERT, D. BERGEZ, Introduction à l'analyse du théâtre, Bordas 1991. [...]
[...] De même, une personne qui constate sa propre stupidité en la reconnaissant dans le comportement d'un acteur sur scène, la comprend immédiatement et peut s'en délivrer. Le public se voit dans l'acteur comme dans un miroir et en observant le comportement de celui-ci, il voit ses propres perversions exposées. Sur cette même idée, l'écrivain français Antonin Artaud disait : Il faut vivre la cruauté au théâtre pour s'en libérer dans la vie Le théâtre joue un rôle de défouloir, d'exorciste social. Par ces deux aspects, une représentation théâtrale peut donc procurer au spectateur des émotions esthétiques plus ou moins forts. [...]
[...] Quelles réactions aurait-il ? Cet effet tend ainsi à renforcer son intérêt pour la pièce. En quelque sorte le spectateur vient-il au théâtre pour vivre, au travers des acteurs, des péripéties multiples qu'il n'aura sûrement jamais l'occasion de rencontrer en dehors de la scène. Par exemple, en voyant Le Cid de Corneille (pièce basée sur le dilemme de Don Rodrigue, qui doit choisir entre son amour pour Chimène et l'honneur de sa famille), le public ne peut que s'imaginer sa propre réaction s'il était confronté au même choix. [...]
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