Emile Zola, L'assommoir, Le festin de l'oie, abrutissement des personnages, animalisation des personnages
De « Par exemple, il y eut là un fameux coup de fourchette (…) Un vrai ruisseau, lorsqu'il a plu et que la terre a soif. »
Le festin de l'oie, qui réunit les personnages principaux du roman est le moment de l'apogée de Gervaise. En effet, elle est mariée, mère, elle a acheté sa blanchisserie. Pour célébrer son succès, elle décide de fêter son anniversaire en donnant un « festin » : une oie gigantesque est au menu.
Ses voisins et ses connaissances sont réunis. Cette scène pourrait donc être une scène de convivialité, de joie et de partage. Nous verrons comment, au contraire, ce festin est un moment de débordement et de violence qui, plutôt que célébrer le succès de Gervaise, annonce sa chute.
[...] Et elle est d'autant plus menacée qu'elle est inconsciente. En effet, avec l'appétit de Gervaise, c'est son futur appétit pour l'alcool qui est préfiguré. Gervaise n'est pas capable de résister à la tentation de la nourriture, elle est dans l'excès ne parlant pas, de peur de perdre une bouchée tout comme Coupeau qui est incapable de se réfréner (contrairement à Poisson qui connaît les limites). L'appétit glouton des époux Coupeau se transformera bientôt en consommation tragique d'alcool. [...]
[...] La violence dirigée contre Gervaise Les Lorilleux portent, au contraire de Goujet, un regard très menaçant sur Gervaise qu'ils jalousent et dont ils souhaitent la ruine. On peut lire un effet de discours indirect libre dans l'emploi du surnom péjoratif la Banban qui montre toute leur haine pour Gervaise. Ils mangent moins par plaisir de manger que pour profiter de Gervaise et lui retirer ce qu'elle a : Les Lorilleux passaient leur rage sur le rôti ; ils en prenaient pour trois jours, ils auraient englouti le plat, la table et la boutique, afin de ruiner la Banban d'un coup. [...]
[...] Les dames étaient grosses. Il n'y a plus de limite, ni dans le comportement, ni dans le physique. Enfin, la comparaison finale donne le coup de grâce : ils avaient des faces pareilles à des derrières, et si rouges, qu'on aurait dit des derrières de gens riches, crevant de prospérité. Cette comparaison est particulièrement vulgaire, et choquante, elle montre bien l'abrutissement et la débauche des personnages qui sont tombés le plus bas possible. Le jeu des discours indirects libres Un autre élément qui ajoute à cette impression de crudité, d'abrutissement est le jeu des discours indirects libres. [...]
[...] Emile Zola, L'assommoir (1877) Le festin de l'oie De Par exemple, il y eut là un fameux coup de fourchette ( ) Un vrai ruisseau, lorsqu'il a plu et que la terre a soif. Le festin de l'oie, qui réunit les personnages principaux du roman est le moment de l'apogée de Gervaise. En effet, elle est mariée, mère, elle a acheté sa blanchisserie. Pour célébrer son succès, elle décide de fêter son anniversaire en donnant un festin : une oie gigantesque est au menu. [...]
[...] Il faut bien comprendre également qu'à cette monstruosité s'ajoute une violence, une violence dirigée contre Gervaise. III/ Violence et symbolisme L'exception : Goujet Un seul personnage se soucie réellement de Gervaise, c'est Goujet, secrètement amoureux d'elle. Ainsi le discours indirect libre montre bien son regard amoureux sur elle, avec des adjectifs mélioratifs : toute rose de nourriture. Puis, dans sa gourmandise, elle restait si gentille et si bonne ! Goujet est le seul à porter un regard aimant sur Gervaise et à voir ses qualités, sa générosité, elle qui sait soigner le père Bru. [...]
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