- Thème de la mort présent du début à la fin du texte (v. 1 + v. 24)
- Image de la mort mise en valeur par sa place à l'ouverture du poème (v. 1) et la répétition anaphorique du mot (1-3-5) dans la 1ère strophe.
- Cruauté de cette mort :
. "Un homme est mort" : groupe composé de monosyllabes qui suggèrent la brutalité des tirs, de construction identique et répété 3 fois
. crudité du terme "mort", accentuée par l'image anatomique à la fin du texte ("sa poitrine est trouée")
. Drame en outre actualisé par l'emploi du passé composé qui rapproche le passé du présent par l'intermédiaire de l'auxiliaire.
- L'identité du martyr n'est révélée qu'à la fin du poème : le nom "Péri" est révélé une 1ère fois au v. 23 puis répété au v. 24 dans une construction identique à celle des vers 1, 3 et 5.
"Ajoutons-y Péri" : hexasyllabe (6) placé entre 2 fois 4 décasyllabes (10) : effet de rupture à cause de sa brièveté + effet de choc à l'annonce de l'identité. "Un homme est mort" = injuste mais indéfini et anonyme, mais lorsque l'identité du mort est dévoilée ("Péri est mort"), cette mort apparaît encore + injuste car Péri, journaliste communiste, était un symbole pour les Résistants.
(...) - Le caractère scandaleux de la mort est exprimé par un jeu d'oppositions :
Les v. 2 et 4 ont une structure symétrique et une longueur identique (octosyllabes) + le v. 6 qui est lui aussi octosyllabique mettent en relief 3 notions placée à la rime dans les 3 vers : "la vie", la paix ("où l'on hait les fusils") et le souvenir ("contre l'oubli"). Ces 3 vers, par le contraste qu'ils forment avec la mort (v.1-3-5) la présente comme scandaleuse puisqu'ils soulignent que cet homme était fait pour la vie et la paix (...)
[...] apparaît le rôle du poète. III) Le pouvoir des mots et le rôle du poète Les mots et les noms qui font vivre - Éluard procède par un système d'énumération à 22) fondé sur la répétition du mot mot et de certains noms : ces répétitions donnent une valeur incantatoire à l'énumération. Les reprises mot + certains noms insistent sur l'importance du langage et mettent l'accent sur le sens symbolique des termes très simples employés : ils sont tous de connotation positive et peuvent être classés selon qu'ils sont des termes abstraits ou relèvent d'un vocabulaire plus concret Termes abstraits ( domaine de l'affectif, des sentiments : chaleur confiance amour gentillesse Termes plus concrets qui renvoient à la communauté humaine et naturelle : Communauté humaine = frère camarade [fraternité et solidarité], femmes et amis [l'amour]. [...]
[...] Un alexandrin central (v. 18) Et certains noms de fleurs et certains noms de fruits qui renvoie à la notion de vie et de fertilité qui est annoncée par le mot enfants au v Les mots qui renvoient à des valeurs humaines universelles : le mot justice (v. 16) qui est la répétition du mot justice à la fin de la 2ème strophe (v. 12) : il prend ainsi une valeur particulière, d'autant qu'il est placé entre amour et liberté : pour que règne la justice, l'amour (des autres la solidarité) est nécessaire et cet amour qui est désir de justice pour tous, conduira à la liberté mot mis en relief par sa place, à la fin du vers 16. [...]
[...] Conclusion Le poème est d'abord la célébration d'un martyr (un tombeau mais, à travers Péri, c'est aussi la mort injuste de tous ceux qui se sont sacrifiés qui est dénoncée. Plus largement, le poème est un appel à la fraternité et à la liberté ; il exalte aussi de façon lyrique les valeurs de la vie pour lesquelles Péri s'est sacrifié, au travers de mots très simples et qui touchent, par leur simplicité même. Ils sont en effet des actes qui donne toute son importance au poète dont le rôle, à travers eux, est de pouvoir perpétuer le souvenir et appeler à la Résistance. [...]
[...] puis la reprise de ce nom au début du vers suivant relève de l'incantation. L'impératif ajoutons-y le rapproche en outre de l'énumération qui précède. En effet, abstraits ou concrets, renvoyant à des domaines différents, ces énumérations de mots et de noms à caractère très général sont destinées à mettre en relief un nom qui est un patronyme réel : Péri (à la finale du vers 23 / 6 syllabes et à l'initiale du v / décasyllabe) ( Péri, qui clôt l'énumération de symboles devient donc un symbole lui-même et entre dans le panthéon des valeurs éternelles : comme les mots et les noms il fait partie de ceux qui font vivre Le rôle du poète, artisan des mots À travers les mots, le rôle du poète est exalter les valeurs de la vie, de perpétuer le souvenir de ceux qui furent le symbole du courage et d'éveiller les consciences : - Les 1ers et derniers mots du poème sont significatifs d'une composition qui souligne l'importance de la vie : la mort, qui apparaît dans le premier vers, en ouverture, est surmontée dans le dernier vers : son espoir est vivant = affirmation de la vie et prolongement dans le futur (mot espoir ( L'avenir est perçu de façon positive. [...]
[...] La mort de Péri a donc une utilité et une signification. II) Un sacrifice justifié - La seconde strophe explique cette utilité : conjonction car au 1er vers Car tout ce qu'il voulait Une mort qui dément la mort Elle prend un sens avec, à la fin du vers 5 continue la lutte + la répétition de contre dans contre la mort» et contre l'oubli (v. autrement dit, un homme est mort contre la mort et le poème s'achève sur les mots espoir et vivant Une mort pour le bonheur et la justice Les exigences de cet homme sont mises en valeur dans leur globalité par l'indéfini tout repris par le pronom le Nous le voulions aussi : ce tout et le référent du pronom sont révélés après coup, aux vers 10-11-12 : le bonheur et la justice Le bonheur est associé à la lumière ( Rayonnement universel, Au fond des yeux d'abord, puis au fond du cœur : pénétration de + en + profonde : chaque être a droit au bonheur. [...]
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