Paul Eluard est un des piliers du surréalisme, courant qui s'intéresse particulièrement à l'imaginaire, au rêve et à l'inconscient dans les années 1920. Eluard publie le recueil Capitale de la douleur en 1926 et La courbe de tes yeux en est l'avant-dernier poème.
Ce poème, comme tout ceux présents dans ce recueil, est dédié à Gala, sa femme et sa muse, et plus particulièrement à ses yeux qui sont ici décrits à la manière d'un blason, c'est-à-dire d'un court poème qui fait l'éloge d'une femme par le biais d'un détail physique (...)
[...] Mais paradoxalement, ce sont les yeux de la femme qu'il aime qui semblent le meurtrir. Par ailleurs, l'allitération en dans les trois premiers vers : courbe tour cœur rond douceur auréole berceau nocturne sûr est frappante. En effet, le son/r/ évoque en premier lieu la rondeur des yeux de Gala, mais il symbolise in extenso la rondeur du corps de la femme. Cette allitération liée au champ lexical de la rondeur / du cercle courbe yeux tour rond danse auréole donne au poème une autre dimension. [...]
[...] L'image de la femme comme génératrice de l'inspiration poétique est de nouveau exposée. L'éveil des sens chez le poète apparaît dans ce deuxième quintil : l'odorat parfumées l'ouïe bruits la vue couleurs ».Trois des cinq sens sont évoqués ici, ce qui donne à Gala une dimension sensuelle et absolue, dimension inspiratrice pour le poète. D'ailleurs, le début de phrase qui se terminera au dernier quintile est construite en asyndète (absence de coordination, présence de virgules)et l'absence de verbe conjugué donne l'impression que lepoète écrit sous le flot de l'inspiration, sans réfléchir, sans essayer de construire son propos. [...]
[...] Le champ lexical de la virginité la montre comme une déesse ou comme une vierge qui apporte douceur et pureté : aurore innocence purs et de l'illumination aurores astres et jour Gala éclaire le poète qui transmets au monde cette illumination ; D'autre part, le dernier vers se trouve en parallèle et même en chiasme avec le premier : La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur [ ] Et tout mon sang coule dans leurs regards Encore une métonymie pour se désigner lui-même. Ici, la boucle est bouclée pour reprendre le champ lexical du cercle évoqué au premier quintil, et la figure de style renforce l'attachement et l'amour que le poète porte à Gala. Conclusion : Les yeux de Gala, et donc son regard, sont indispensables à la création poétique et visionnaire d'Eluard. [...]
[...] Eluard publie le recueil Capitale de la douleur en 1926 et la courbe de tes yeux en est l'avant-dernier poème. Ce poème, comme tout ceux présents dans ce recueil, est dédié à Gala, sa femme et sa muse, et plus particulièrement à ses yeux qui sont ici décrits à la manière d'un blason, c'est-à-dire d'un court poème qui fait l'éloge d'une femme par le biais d'un détail physique. Le poème est un blason, poème qui fait l'éloge d'une femme à travers un détail physique, composé de trois quintils hétérométriques, dont les rimes sont aussi aléatoires : AA/B/CC pour le premier ; DD/EE/F pour le deuxième et enfin G/H/I/J/K pour la dernière strophe. [...]
[...] Ainsi, Gala est duelle : elle est à la fois force et fragilité, source d'inspiration mais de douleur aussi quand elle est absente. L'ébauche de la muse est très accentuée par le poète : source d'inspiration de couleurs poétique : elle couvre le monde de lumière chasse les bruits qui peuvent déranger le poète et porte en elle le ciel et la mer ; ouverture de nouveaux horizons. 3ème Quintil : Le lecteur découvre la suite de la phrase débutant au quintil précédant. Ici, outre le toi (Gala) et moi (Eluard) déjà présents, le monde entre en scène. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture