Eloges, Saint-John Perse, 1911, Guadeloupe, terre natale
Saint-John Perse, de son vrai nom Alexis Saint-Léger Léger, est un poète né en 1887, en Guadeloupe, pays qui lui restera très cher. Il y a connu une enfance idyllique, jusqu'à ce qu'un tremblement de terre l'oblige à quitté l'île pour Pau. Il fait des études de droit à Bordeaux, et embrassera une carrière dans la diplomatie. Il continuera en parallèle à exercer ses activités de poète, jusqu'à la fin de sa vie, en 1975, et, bien qu'il ne retournera jamais en Guadeloupe, il ne cessera de célébrer son pays natal dans ses écrits, notamment dans son premier recueil, Eloges, qu'il publie en 1911.
[...] Il y a derrière ce mot une notion de louange, d'admiration. L'auteur évoque tout le long du poème les souvenirs de son enfance, de façon lyrique : c'est l'objet de mon premier point. Tout le paysage est décrit par petites touches, l'auteur ne procède pas par élargissement du champ de vision, mais s'attache à certains détails qui ont marqués son enfance. Il décrit ses souvenirs en faisant le récit d'expériences synesthésiques, et fait intervenir les 5 sens : on repère tout d'abord une référence au touché : front, sous des mains jaunes, mon front te souvient-il des nocturnes sueurs le front est ici personnifié, puis une synesthésie gustative : “goût de citerne”. [...]
[...] Perse recherche donc une certaine musicalité célèbre la liturgie de l'enfance, L'utilisation de l'imparfait, qui évoque un passé révolu, est renforcée par la présence de certaines expressions, notamment souvient-il”? et “autre qui connote un passé lointain, et donc le domaine du souvenir, de la nostalgie. On remarque également l'emploie d'une ponctuation affective, très marquée. L'auteur alterne entre un style laconique et lapidaire, et des phrases plus longues. Ces changements de rythmes peuvent être assimilé à l'émotion que ressent le narrateur en évoquant ses souvenirs. [...]
[...] Justifiez le titre du poème Comment Saint-John Perse fait-il l'éloge de sa terre natale ? Je présenterai mon développement en 3 parties : En préliminaire, je préciserai le sens du terme éloge, Puis, dans un premier temps, j'étudierai comment Saint-John Perse évoque ses souvenirs, Dans un second temps, je m'attacherai plus particulièrement à la mise en valeur qu'il fait de son pays natal, en évoquant sa nostalgie. Je terminerai par une brève conclusion. Faire l'éloge, c'est dire du bien de quelqu'un, ou de quelque chose, c'est faire son portrait mélioratif. [...]
[...] Quand il fait cette description, Saint-John Perse, bien qu'il ai dépassé le stade de l'enfance, décrit ce pays avec un regard émerveillé, donnant ainsi une image onirique de la Guadeloupe. Les “criques du matin” illustre cette enfance, en connotant l'aube de l'existence, le début de la journée, donc de la vie. La Guadeloupe est également décrite comme un endroit de fête et de joie, avec la présence de “haut navires à musique”. A aucun moment du texte Saint-John perse n'exprime de griefs à l'égard de la Guadeloupe, et il met l'île en valeur en ses souvenirs évoquant avec nostalgie et émotion : c'est l'objet de ma seconde partie. [...]
[...] En conclusion, le regard porté par Saint-John Perse sur la Guadeloupe est celui d'un enfant émerveillé qui révisite son passé. Comme l'exprime le titre du passage “Pour fêter une enfance”, Perse célèbre le pays de son enfance de façon dithyrambique, ce qui lui donne un côté onirique, et justifie le titre de son recueil : Eloges. La description d'un ailleurs idéal, ou tout sourit à ceux qui le visite, est un thème souvent abordé par les poètes, notamment par Baudelaire dans Les fleurs du mal, avec son poème L'invitation au voyage. [...]
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