Dans Elévation, comme dans L'albatros, l'auteur fait état de deux mondes parallèles : celui de « l'azur » qui correspond à « l'idéal », au céleste et celui des humains, terrestre fait de sensations totalement étranger au monde.
Ce poème à tonalité lyrique est composé de cinq quatrains d'alexandrins aux rimes embrassées (dont la dynamique produit un effet d'attente) et met en scène le mouvement d'élévation du poète qui vit dans un monde dualiste et dont la libération est permise par un langage poétique (..)
[...] Composé de cinq quatrains d'alexandrins, on distingue : - les deux premiers qui forment une seule phrase .dans le premier, de nombreux compléments de lieu qui évoquent la nature terrestre (vers 1 et avec une gradation : on passe des étangs aux vallées, des vallées aux montagnes, des montagnes aux bois, puis aux mers ; puis la nature céleste qui permet de dépasser les confins des sphères étoilées en passant par le soleil et les éthers. Ces compléments sont introduits par les locutions au-dessus et par-delà . le deuxième constitue la partie la plus importante de la phrase, adressé à Mon esprit (vers 5). Les rimes de ces deux quatrains sont importantes : .dans le premier, vallées et mers représentent le bas tandis que éthers et étoilées représentent le haut. On note ainsi une opposition de sens mais un rapprochement par la rime . [...]
[...] Les comparaisons Elles ont pour rôle d'appuyer le monde de l'idéal : .vers comme un bon nageur pour l'esprit (Mon esprit, vers .vers 11, comme une pure et divine liqueur pour le feu (Le feu clair, vers 12) .vers 17, comme des alouettes pour les pensers. Par sa façon de s'élever très rapidement dans le ciel et de se laisser brusquement tomber, cet oiseau est le symbole médiateur entre le Ciel et la Terre. Ces comparaisons établissent ainsi une correspondance entre les trois éléments purificateurs : l'eau (vers le feu (vers 11) et l'air (vers 17). Ce monde de l'idéal est donc marqué par des sensations réelles et concrètes. [...]
[...] L'altitude (suggérant l'élévation spirituelle) amplifie ainsi l'intelligence du poète. Ainsi libéré, le poète peut alors interpréter tous les symboles, même ceux inaccessibles à notre condition d'homme. C'est ce que Baudelaire suggère en utilisant les oppositions des vers 12 (avec l'oxymore feu clair) et 19-20 (avec l'antithèse le langage ( ) des choses muettes). L'isolement du distique final avec le tiret montre bien l'allégement du réel au profit de l'immatérialité des signes du langage. Conclusion Après l'albatros poète (L'Albatros), majestueux dans le ciel, son élément, mais ridicule sur terre au contact des hommes, Baudelaire change de situation par rapport à l'immobilisation forcée sur le navire des hommes d'équipage du poème précédent, et découvre le bonheur du mouvement qui symbolise la vie. [...]
[...] Au vers 15 : Heureux celui qui peut, Baudelaire pousse un soupir d'ennui. Il n'est pas celui qui peut s'élever et se libérer, comme le suggère le libre essor du vers 18. L'art de la versification Le rythme poétique tout d'abord participe à cette libération. Au vers 1 : Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées, le rythme renforce le parallélisme entre les deux hémistiches construits sur la répétition de la locution adverbiale au-dessus. Cette répétition met en valeur les différents éléments du vers. [...]
[...] - les deux derniers permettent d'observer une généralisation sur le bonheur du poète dans ce moment. Après cette invitation impérieuse, c'est la réflexion sur l'envol marquée par le passage de la deuxième personne du singulier à la troisième (vers 15 et 17). L'élévation ou envol Elle est témoignée par l'emploi successif de deux champs lexicaux : - d'abord celui de la hauteur : Au-dessus (vers montagnes (vers Par-delà (vers éthers (vers sphères étoilées (vers 4). Il indique une progression, un élargissement. [...]
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