Le personnage d'Electre est surtout connu par la tragédie grecque comme étant la fille d'Agamemnon et de Clytemnestre. Après le meurtre d'Agamemnon, elle se sent dévorée du désir de venger son père, en faisant tuer sa mère. Le complexe d'Electre au registre de la psychanalyse correspond au complexe d'Oedipe mais avec des nuances féminines. Ce n'est pas Electre qui tuera sa mère de ses propres mains mais elle incitera son frère Oreste à le faire. En cela, Electre peut être qualifiée de femme fatale. Dans l'Antiquité, une femme fatale n'est pas forcément une séductrice comme on pourrait le penser. On peut trouver dans la catégorie des femmes fatales : les devineresses et maîtresses de vérité, les séductrices, les fées et enchanteresses, et les sorcières ou maîtresses de pouvoir, autrement dit les meurtrières.
[...] Le personnage L'apparition d'Electre étant retardée jusqu'à la scène 4 de l'acte Electre est d'abord une image. L'héroïne est constituée d'abord par les propos que les autres personnages tiennent sur elle. Elle est qualifiée de plus belle fille d'Argos par la jardinier (acte scène d'adepte de la justice intégrale (acte scène ou encore de femme à histoires Elle est présentée comme une source de désordre La situation dans la sphère familiale L'antagonisme mère/fille Giraudoux a choisi d développer des haines familiales. [...]
[...] Otage du destin pour reprendre une expression désignant Hélène dans La guerre de Troie n'aura pas lieu, elle ne dispose pas de la liberté qui lui permettrait d'humaniser la justice intégrale de la tempérer et de l'équilibrer. Par ailleurs, Electre trouve ses références dans l'univers végétal ou animal avec lequel elle se trouve en communion. Giraudoux attribue à son héroïne le rôle de l'incarnation de la fatalité. Mais le problème d'Electre est de retrouver sa propre essence. L'exercice de cette justice, de cette loi du Talion (œil pour œil, dent pour dent) met en péril l'intérêt général, la survie même d'Argos. [...]
[...] On peut rapprocher ce tableau de la scène étudiée chez Sophocle, dans laquelle Electre se rend sur la tombe d'Agamemnon. On y voit une tunique verte posée sur la tombe du Roi qui lui appartenait sans doute. Cette scène démontre qu'Electre est un personnage tragique par excellence. Elle suscite tout d'abord pitié comme le montre les têtes baissées symbolisant le deuil. Electre pose la main sur la tunique de son père comme si c'était lui, elle se rapproche jusqu'à ce qu'elle puisse et en cela elle le personnifie. [...]
[...] A première vue, l'amour qu'elle porte à son père semble presque incestueux puisqu'elle se présente en rein idéale en disant à l'acte scène 4 Je suis la veuve de mon père à défaut d'autres Elle exprime la haine que lui inspira sa rivale. Le complexe d'Electre est une notion forgée par Jung. Ca désigne l'attachement érotique de la fille pour son père en se doublant d'un double sentiment de jalousie à l'égard de la mère. Le déséquilibre d'Electre s'observe aussi dans sa conduite à l'égard de son frère. Elle lui manifeste une passion débordante. Dans l'amour du père, comme dans celui du frère, elle se pose en rivale de Clytemnestre. [...]
[...] Electre est la figure du justicier. Des différences se font cependant jour dans cette version qui est un vrai divertissement moderne. La pièce ne se fonde plus sur l'attente d'un dénouement catastrophique, mais sur une intrigue policière : l'enquête est la découverte du crime. D'autre part, Egisthe ne cherche pas à se défendre, ce qui nuance le personnage. La langue, qui même simplicité et tours plus littéraires, est un élément essentiel de la modernité Une tragédie classique Selon le mot de l'auteur, il s'agit d'une tragédie bourgeoise qui touche parfois au registre de la comédie. [...]
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