Commentaire rédigé de l'acte I, scène 2 d'"Electre" (Giraudoux). Etude du portrait d'Electre à travers le couple Théocathoclès, mais aussi leur rôle dans la scène.
[...] Conclusion Nous avons donc dans cet extrait un portrait d'Electre esquissé (ébauché) : c'est une femme à histoire : elle a une conscience (Oreste), elle est courageuse et entêtée (on peut faire un rapprochement avec d'autres personnages comme Phèdre et Médée), elle est aussi l'opposée de quelqu'un comme Agathe : une femme intelligente et profonde qui s'oppose à une femme légère et superficielle (Agathe). Mais on verra plus loin (acte II) qu'Agathe sera influencée par Electre. En effet elle contamine son entourage, son intelligence et sa conscience influent les autres, les transforment comme seront transformés Égisthe après Agathe. Electre quoique absente, et donc le personnage essentiel de cette scène, on ne fait que parler d'elle. [...]
[...] Le couple Théocathoclès tient le devant de cette scène. Le jardinier n'intervient que deux fois. Le jardinier est un personnage emprunté à Euripide : dans sa version d'Electre, on a un laboureur à qui Electre a été marié, c'est donc une mésalliance. Cet extrait de la scène est traité sur un ton burlesque (un comique grossier ; sens littéraire : le fait de traiter dans un comique grossier, bas un sujet noble [amour]) à cause du couple Théocathoclès, mais ce couple a cependant un rôle important : on y découvre Electre à travers un rapide portrait d'abord physique puis moral, qui tend surtout à souligner en elle son coté femme à histoire Le jardinier ouvre le passage étudié Egisthe, le régent (celui qui fait office de roi) lui ordonne d'épouser Electre. [...]
[...] On peut citer les lignes 174-175 crime mensonge adultère le ton est docte (savant) et plein d'assurance. Les propos du président sont interrompus par Agathe qui prête à sourire quant on connaît sa personnalité. Elle veut ignorer la gravité de sa conduite de femme infidèle c'est un bien grand mot adultère chéri plus loin (ligne 284285), elle reprend presque mots pour mots l'expression. Les lignes suivantes offrent une vision simpliste de l'existence, une vision fondée sur l'oublie et donc les compromis, tout le contraire de ce que recherche Electre. [...]
[...] Electre, en l'occurrence, n'intervient qu'à la scène 4 de l'acte I. L'action se situe à Argos, au sud de la Grèce dans le Péloponnèse, et plus précisément dans la cours intérieure du palais d'Agamemnon, un palais sensible dont la façade rie et pleure (éléments merveilleux). Dans la scène on assiste à l'arrivée d'un étranger, qui n'est autre qu'Oreste (comme chez Eschyle). Il est accompagné des trois Euménides (les bienveillantes) qui grandissent à vue d'œil. De l'autre coté, arrivent en même temps, le jardinier, en costume de fête, avec les invités villageois car il doit se marier avec Electre. [...]
[...] Le président Théocathoclès à la ligne 292, parle pour la première fois de la femme à histoire l'expression est reprise à la ligne 292, expression qui deviendra conscience à la ligne 293, chez Oreste. On pense à Hélène (sœur de Clytemnestre), la tante d'Electre, l'épouse de Mélénas enlevée par Paris, ce qui détermina l'expédition des grecs contre Trois. Le verbe craindre est rejeté trois fois, Electre est un personnage inquiétant pour les Théocathoclès. Les lignes 261 à 268, sont une série de courtes répliques qui constitue une sorte de joute verbale entre les personnages (cela s'appelle des stichomythies). [...]
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