L'Eldorado, terme datant de 1640, désigne une région fabuleuse d'Amérique où se seraient réfugiés les Incas après l'arrivée des Conquistadors. Voltaire s'inspire de récits de voyages réels : ceux de Garcilaso de La Vega (qui cite le "lac d'or" de Balime, et la cité de Manoa del Dorado, à l'origine de la ville imaginée par Voltaire). Il s'inspire aussi de Walter Raleigh, cité au début du chapitre 18. Ces explorateurs la cherchèrent en vain. Mais pour lui, l'Eldorado est la patrie d'origine des Incas, et non leur refuge : leur tort fut d'en sortir (...)
[...] Mais pour lui, l'Eldorado est la patrie d'origine des Incas, et non leur refuge : leur tort fut d'en sortir. Eldorado se situe quelque part au centre de l'Amazonie, entre la tribu des Oreillons (au nord du Paraguay) et la colonie hollandaise du Surinam. La faune et la flore citées par Voltaire sont typiques de la région : les lamas (les moutons rouges les perroquets, les colibris, la canne à sucre, la girofle, la cannelle. L'or, l'argent, les pierres précieuses qui firent la renommée du Pérou y abondent. [...]
[...] Eldorado est une étape, et préfigure le jardin final, en Propontide, bien moins riche et heureux, mais plus humain. Candide a retenu la leçon : le travail de la terre, la nécessité que tous travaillent, ce qui sera confirmé par le bon vieillard du chapitre 30, la vie en communauté. Conclusion : Le conte philosophique est un apologue puisqu'il évoque une fiction proposant une réflexion morale : c'est ce qu'est Candide. On voit ici, dans l'apologue, une variante : l'utopie, introduite aux chapitres 17 et 18, mais une utopie à l'influence limitée. [...]
[...] C'est la réalité de l'actualité de son temps qui préoccupe le narrateur. [...]
[...] Place de l'Eldorado dans le livre. On voit que les 2 chapitres sont au centre du conte, et on peut être tenté de croire qu'ils ont donc une importance capitale. Toutefois, Voltaire ne cède pas à la facilité de terminer le conte sur un idéal inaccessible pour un être humain ordinaire. Pourquoi Candide quitte-t-il l'Eldorado ? - En apparence, parce que Mademoiselle Cunégonde n'y est pas, même s'il reconnaît qu'Eldorado est mieux que la Westphalie. - Il dit aussi explicitement l'impossibilité d'y être riche et puissant : Si nous restons ici nous n'y serons que comme les autres Ce qu'il souhaite, c'est comparer ses richesses, en jouir, au milieu de la pauvreté des autres hommes. [...]
[...] L'organisation a pour but le bonheur de tous : - Bien sûr, le bonheur matériel : les voyageurs ne paient pas leur séjour ; les hôtelleries sont gratuites pour le commerce. - Mais aussi le bonheur social : il y a unanimité des habitants d'Eldorado, pour se préserver de la rapacité des nations de l'Europe et ne plus sortir de leur pays. Le roi est un roi de représentation, accessible, à la cour ouverte et sans protocole. Il est même spirituel, puisque ses bons mots, traduits, restent de bons mots. [...]
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