Fiche de lecture de l'ouvrage de Michèle Cointet: L'Église sous Vichy (1940-1945), La repentance en question
Il s?agit d?un ouvrage d?environ 400 pages, divisé en chapitres thématiques, qui fut publié en 1998 chez Perrin. Dans ce livre, M.Cointet pose la question du comportement de l'Eglise sous Vichy, mais elle ne s?interroge pas seulement sur les relations de l'Eglise et de l'Etat : en prenant des exemples précis, elle traite à fonds les rapports de l'Eglise et des juifs, en prenant en compte l?ensemble du peuple catholique. Elle remet aussi en question les recherches historiques déjà existantes, en soulignant leurs erreurs et en apportant de nouvelles données.
[...] L‘Eglise est surtout concernée par l‘épuration des groupes sociaux et culturels, selon des voies internes. Des catholiques sont certes jugés par des cours de justice, mais pour des actions de nature politique (cf. procès de Chevalier en mars 1946 à cause de ses opérations de dénonciation : 20 ans de travaux forcés). Les évêques n‘étant pas des fonctionnaires, l‘épuration ne peut se faire que par intervention du pape -qui demande la démission de l‘évêque concerné- et par l‘intermédiaire du nonce apostolique, représentant du pape en France. [...]
[...] Le christianisme ne se confond plus avec la culture bourgeoise, mais devient accessible à tous. VII. RESISTANTS ET COLLABORATEURS CATHOLIQUES La Résistance catholique Les militants chrétiens n‘appartiennent pas aux stéréotypes de la Résistance. L‘histoire savante reconnaît des religieux (Riquet, Chaillet), des prêtres (abbés Pierre et Glasberg), des militants (Edmond Michelet ou le jeune Gilbert Dru), mais manifeste des réserves : étaient-ils résistants car catholiques ou résistants car patriotes ? Les statistiques sont imprécises. On a relevé une centaine d‘ecclésiastiques fusillés, décapités ou déportés, et environ 500 arrêtés. [...]
[...] Il y a ainsi passage de l‘union entre le peuple et le gouvernement (1940) à la prise de position dans le débat sur la légitimité lancé René Cassin. Assises culturelles et religieuses du pétainisme Le pétainisme est né de différentes causes : le mythe de vainqueur de Verdun, le nationalisme français, la défaite Défaite et culpabilité ou le dogme de la rédemption : La France a été battue parce qu‘elle ne méritait pas la victoire, Dieu ne pas soutenue à cause de ses péchés. [...]
[...] Les adolescents qui ont fini leurs obligations scolaires (14 ans) sont souvent abandonnés à eux-mêmes. Le patronage, activité parascolaire, a pour but d‘éviter le désoeuvrement, en donnant des militants de qualité et des syndicalistes ; il y a 4000 patronages catholiques en 1900. Parallèlement se développent les mouvements de jeunes de milieux bourgeois (ACJF, Association catholique de la jeunesse française). Deux mouvements préparent de jeunes cadres prêts à s‘investir en 1940 : 1. le vieux patronage de Reuilly, véritable Equipe sociale dans lequel des étudiants parfois normaliens œJean Guitton et Robert Garric, disciple de Lyautey- atténuent l‘inégalité culturelle des Français en fournissant une efficace formation continue (anglais, loisir, dessin ) aux élites des ouvriers ou des employés 2. [...]
[...] Dès députés demandent l‘abrogation des lois laïques de 1901 et 1904. Ainsi, Vichy n‘innove pas totalement par sa législation sur les C. : 2 rien n‘aurait été possible sans la tolérance de fait observée par l‘Etat entre les 2 guerres mondiales et sans la conscience que le fascisme menaçait les valeurs de l‘Europe humaniste et chrétienne. Mais on a aussi observé que l‘Etat républicain était incapable de revenir sur la législation de 1901-1904 car il se heurtait au Parlement, en particulier aux sénateurs». [...]
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