En 1969, Marguerite Duras réalise entièrement son premier long métrage. Quelque mois plus tôt, les Editions de Minuit publient le roman qui servira de matrice au film. Son titre : Détruire dit-elle. A propos du livre, Anne Villeur écrit d'ailleurs dans Les Lettres françaises que "Détruire dit-elle est le plus étrange des livres de Marguerite Duras" pendant que Maurice Blanchot se demande dans L'éphémère : "Est-ce un livre, un film ? L'intervalle des deux ?".
Dès lors, Détruire dit-elle, oeuvre expérimentale proche du Nouveau Roman et de l'écriture scénaristique, est avant tout ressentie comme hermétique. Son lectorat, alors essentiellement composé d'universitaires ou de lecteurs qualifiés jadis de "durassophiles", reste relativement restreint. Non pas que l'oeuvre soit ce que l'on nomme couramment un "bide littéraire", mais elle reste cantonnée à un certain milieu : intelligentsia, lecteurs éclairés (...)
[...] VISIBILITE MEDIATIQUE Les publications de la collection Double sont largement visibles dans la presse spécialisée. Certains auteurs de la collection (Jean Echenoz, Toussaint, Marie Ndiaye, entres autres) sont régulièrement présents dans les pages littéraires de Télérama, Les inrockuptibles ou de supplément comme Le Monde des livres. Notons d'ailleurs que Josyane Savigneau, ancienne directrice des pages livresques du Monde a publié dans la collection Double un texte intitulé Arrêt sur énigme, sorte de post- face critique à Qui à tuer Roger Ackroyd ? [...]
[...] La collection Double s'inscrit alors dans cette perspective. Illustrée avec originalité (photo de l'auteur comme c'est le cas pour M.D de Yann Andréa, d'images de tapuscrit ou encore de photographies contemporaines), la collection Double tranche littéralement avec la mise en livre habituelle opérée par les Editions de Minuit. Toutefois, l'originalité formelle des œuvres de la collection ne s'arrête pas à la couverture. Résumé et situation de l'auteur sont désormais intégrés aux œuvres. D'autres part, c'est en analysant l'aspect structurel des œuvres que nous pouvons saisir amplement le titre de la collection, à savoir Double De fait, notons que Moderato Cantabile de Marguerite Duras est composée, certes, du roman, mais est aussi complétée par une revue de presse permettant de lire les critiques rédigées lors de la sortie de l'œuvre. [...]
[...] * FOLIO. Catalogue général 2007. P.O.L Catalogue général 2008. Les Editions de Minuit. Catalogue général 2008. [...]
[...] Les Editions de Minuit gardent leur originalité, car si Folio publie par exemple les textes les plus classiques de Duras (Un barrage contre le pacifique, Le marin de Gibraltar), Les Editions de Minuit, elles, proposent, comme nous l'avons déjà vu, ces textes les plus expérimentaux (Emily L., Détruire dit- elle). D'un point de vue économique, le prix des livres de la collection Double se situe dans la moyenne du prix des livres de poches (de 5 à en moyenne). Si on note donc une singularité propre à la collection, on peut cependant parler de véritable cohésion avec l'ensemble du catalogue Minuit. [...]
[...] SCHUWER Philippe. Traité pratique d'édition. Cercle de la librairie p. TADIE J.-Y (sous la direction de). La littérature française : dynamique et histoire II. Gallimard (Folio Essais) p. * DURAS Marguerite. Détruire dit-elle suivi de Marguerite Duras, A propos de Détruire dit-elle. Benoît Jacob Vidéo 90'. [...]
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