La fille aux yeux d'or : le titre de ce roman est intéressant car Balzac invente ici une métaphore. Or celle-ci apparaît contradictoire avec ce qu'il déclare dans l'appendice de cette oeuvre : "Les écrivains n'inventent jamais rien". S'agissait-il pour Balzac de répondre à ceux qui reprochent aux écrivains d'être de purs affabulateurs, ou bien de flatter la croyance de ceux qui ont besoin de penser qu'un roman est tiré de la réalité pour s'y intéresser ? Quoi qu'il en soit, cette affirmation, quoique dogmatique et péremptoire, semble recevoir le crédit du corps entier de La Comédie humaine : la littérature y apparaît bien comme le miroir, le reflet d'une réalité sociale que l'auteur n'invente pas, comme nous le verrons d'abord (...)
[...] Balzac dans son Avant-Propos de 1842 à La comédie humaine : La société française allait être l'historien, je ne devais être que le secrétaire. 2. reflet d'une réalité existentielle La littérature comme biographie (voire autobiographie). o Ainsi, c'est la Gazette des tribunaux qui fournit à Stendhal le sujet du Rouge et le Noir (1830): l'histoire de Julien Sorel reproduit presque exactement celle d'Antoine Berthet, condamné à mort par les assises de l'Isère et exécuté en février 1828 pour tentative de meurtre sur la personne de Mme Michaud, chez qui il avait été précepteur. [...]
[...] Surréalisme, science-fiction : de pures inventions ? Même les écrivains qui disent refuser le réel et inventer un monde imaginaire s'appuient toujours sur des éléments du monde réel. C'est ainsi que l'expérience de l'écriture automatique pratiquée prétendument par les surréalistes est peu vérifiable : il est difficile de trouver des œuvres écrites selon ce principe ; en revanche, les œuvres surréalistes ont elles aussi de nombreux brouillons et on peut y trouver la reprise de thèmes ou d'images célèbres (cf. [...]
[...] c'était de retrouver, de ressaisir, de nous faire connaître cette réalité loin de laquelle nous vivons, de laquelle nous nous écartons de plus en plus au fur et à mesure que prend plus d'épaisseur et d'imperméabilité la connaissance conventionnelle que nous lui substituons, cette réalité que nous risquerions fort de mourir sans avoir connue, et qui est tout simplement notre vie. ( . ) Notre vie, et aussi celle des autres ; car le style pour l'écrivain, aussi bien que la couleur pour le peintre, est une question non de technique mais de vision. [...]
[...] 1 DISSERTATION LITTÉRAIRE : LES ÉCRIVAINS N'INVENTENT JAMAIS RIEN (BALZAC) Dans l'appendice de La fille aux yeux d'or (1835), Balzac écrit Les écrivains n'inventent jamais rien Qu'en pensez-vous ? INTRODUCTION : La fille aux yeux d'or : le titre de ce roman est intéressant car Balzac invente ici une métaphore. Or celle-ci apparaît contradictoire avec ce qu'il déclare dans l'appendice de cette œuvre : Les écrivains n'inventent jamais rien S'agissait-il pour Balzac de répondre à ceux qui reprochent aux écrivains d'être de purs affabulateurs, ou bien de flatter la croyance de ceux qui ont besoin de penser qu'un roman est tiré de la réalité pour s'y intéresser ? [...]
[...] Transition : si l'on peut donc concéder à Balzac que les écrivains n'inventent pas le matériau à la base de leur œuvre, il n'en demeure pas moins vrai qu'ils le modèlent à leur guise et inventent ainsi un style, un langage personnel, un univers propre. II. POÏÈSIS : la littérature comme transformation par le langage du matériau réel A. La reprise des œuvres précédentes s'accompagne toujours d'écart (sauf dans le cas du pastiche) Exemple de la réécriture d'un mythe : Anouilh reprend l'Antigone de Sophocle mais la transforme en modifiant notamment l'image du tyran Créon, personnage beaucoup plus ambigu que dans la pièce origi- 3 nelle. [...]
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