« Monsieur Prevost ici présent, vous répondez aux chefs d'accusations suivants : la publication de votre livre Manon Lescaut est condamnée par la cour pour porter atteinte aux moeurs et à la morale publique. Vous devrez vous justifier devant notre église de l'atteinte que vous lui portez, notamment quand à l'éducation religieuse (...)
[...] En effet un héros vivrait dans la droiture et n'aurait pas enfreint les règles ni tuer personne. Mais ici ce n'est pas le cas. Mr Desgrieux n'est pas un héros, un modèle. C'est un anti-héros l'exemple à ne pas suivre. Mr Prevost nous propose donc ici une sorte de raisonnement par l'absurde du fait que la morale permet d'être heureux, qu'on ne peut être heureux sans cette morale. Si le chevalier était resté dans la raison qu'il avait continué à vivre comme son destin tracé par son père , il aurait été heureux. [...]
[...] Voyez comment elle termine sa vie. Il est alors impossible et infondé de dire que Mr Prevost soutient le libertinage. En effet il est plutôt contre dans ce livre puisqu'il nous démontre les ravages qu'il produit. Je vous demanderai donc de réviser votre jugement et de comprendre le vrai sens de ce livre. J'aimerais que les accusateurs aient bien compris le vrai projet de Mr Prevost et que son travail ne sera pas censuré. Je laisse la parole à la défense. [...]
[...] Tiberge ne serait-il pas le personnage idéal du roman ? Ne voyez-vous pas que la morale peut se trouver à ce niveau ? Il est le seul en effet à avoir réussi ça vie, le seul à pouvoir venir en aide à Desgrieux financièrement car il a des sentiments. Vous accusez mon client de plusieurs atteintes à la morale. Je répondrai ici à l'accusation de l'assistance publique. Il est vrai que Mr Desgrieux parait privilégier ses sentiments. Ils sont alors plus déterminants pour lui que la morale. [...]
[...] Vous devrez vous justifier devant notre église de l'atteinte que vous lui portez, notamment quand à l'éducation religieuse. L'autorité vous accuse de favoriser l'idée du libertinage. L'assistance publique vous accuse d'aller à l'encontre de la morale et de la raison. La parole est donnée à la défense Mr de S. je vous demande de vous lever. Nous allons donc répondre ici aux accusations qui semblent infondées. Mr le procureur, pensez vous que Mr Prevost n'est pas bon chrétien ? Pensez vous que Mr Prevost n'est pas un bon citoyen ? [...]
[...] Il serait donc normal qu'ils aient une compensation face au risque encouru. Je dirais donc que la corruption n'est pas justifiée ici. L'autorité est montrée comme naïve dites-vous ? Car elle se fait avoir par Desgrieux. Non messieurs l'autorité est humaine. Et Mr Prevost nous démontre ce qui se passe quand on ne suit pas l'autorité. C'est donc une leçon de morale en faveur de cette autorité. Vous avez abordé l'idée du libertinage. C'est une idée qui à choquer énormément. Pensez-vous que Desgrieux soit pour le libertinage ? Non messieurs ! [...]
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