Marguerite Duras passe pour l'un des auteurs incontournables du XX ème siècle, et se rapproche énormément du Nouveau Roman, au point d'y être souvent associée. Dans
[...] Moderato Cantabile, c'est peut-être aussi la quête d'une certaine identité. On peut voir tout d'abord dans cette œuvre, et à travers le personnage d'Anne Desbaresdes, une recherche de Vérité. Les deux protagonistes semblent en effet jouer le rôle d'enquêteurs vis-à-vis du meurtre passionnel qui a eu lieu dans le café. Ils sont tous deux témoins du meurtre en lui-même, mais vont tenter, ou au moins Anne va, avec l'aide de Chauvin, tenter de retrouver la raison de ce meurtre par amour. [...]
[...] Moderato Cantabile représente également une révélation du style particulier d'écriture de Duras. Elle pratique, à travers un langage elliptique, un art de la suggestion. Dans ce roman, l'auteur semble procéder d'un allègement du genre romanesque. Déjà, le nombre de pages _cent cinquante-six pages _ et la typographie très aérée semblent contribuer à cet allègement. Mais plus encore, et chose étonnante pour un roman à caractère cinématographique, nulle description des personnages, nulle présentation détaillée du décor ne permettent au lecteur de visualiser la scène. [...]
[...] Dans la biographie qu'elle écrit de Marguerite Duras, Laure Adler affirme à propos de Moderato Cantabile que ce roman se lit à la fois comme un roman-photo, un traité de style, un récit sentimental. Cette vision du roman semble tout à fait acceptable, mais néanmoins quelque peu restrictive : Moderato Cantabile, c'est peut-être aussi la quête d'un certain idéal. Tout d'abord, ce roman recèle à la fois les caractéristiques du roman-photo du traité de style et du récit sentimental En premier lieu, le caractère cinématographique de Moderato Cantabile est indéniable. [...]
[...] Dans Moderato Cantabile, Marguerite Duras se révèle donc elle-même dans toute la modernité et la particularité de son style. Ce n'est pas un simple récit sentimental mais bien une quête d'identité, dans laquelle l'auteur n'hésite pas à évoquer ce qui est tabou, à savoir l'adultère, l'alcoolisme, le désir chez la femme, l'amour mis à mort De cette manière, ce roman est particulièrement subversif, autant dans son histoire et ses personnages que dans la manière de déjouer les horizons d'attente du lecteur. [...]
[...] Ce soupir est significatif dan la mesure où il résume à lui tout seul l'ide de perpétuel renouvellement des mêmes actions aux mêmes endroits, aux mêmes moments. A travers la vie quotidienne d'Anne Desbaresdes, se cache déjà un désir d'évasion. Peut-être l'enfant symbolise-t-il cette soif d'aventure, lorsqu'il refuse la rigidité des obligations bourgeoises et préfère vivre en symbiose avec la nature. Il personnifie les objets, contrairement à la bourgeoisie qui matérialise les êtres. Et la fierté qu'éprouve Anne pour son fils révèle chez elle aussi un désir de liberté. [...]
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