Joachim du Bellay est né en 1522 et meurt en 1560. Sa vocation de poète se révèle durant ses années d'étude à Poitiers ; il suit Ronsard à Paris et comme lui fait partie des sept poètes de la Pléiade (ensemble de constellations) qui est un courant de poésie nouvelle.
Entre 1550 et 1554 il séjourne à Rome où il espérait faire une carrière diplomatique mais ce séjour se révèle très décevant. D'ailleurs, il en naît plusieurs recueils dont Regrets où il exprime son dégoût de la vie romaine qu'il juge hypocrite, fébrile (...)
[...] Ce sonnet est une satire : une pièce courte dans laquelle l'auteur caricature les courtisans : il s'appuie sur une double expérience, à la fois la cour Papale de Rome et la Cour Royale de France. Je montrerai dans une première partie que ce poème est une caricature des courtisans et dans une seconde partie je mettrai l'accent sur la présence de l'auteur à travers le portrait qu'il dresse. La caricature des courtisans : Ce sonnet dénonce l'attitude mécanique des courtisans dont l'unique souci est de plaire à leur maître en toute circonstance. On note la métaphore (vers : ces vieux singes de Cour qui est mise en valeur par l'enjambement. [...]
[...] Dans le premier quatrain, on relève une allitération en S ce jeu sonore crée une unité sonore qui suggère le mimétisme de ces vieux singes de cour. Les courtisans sont toujours désignés par le pluriel ils et la récurrence de ce pronom montre un ensemble où il se confonde tous, ils n'ont aucune identité. Le poème est bâti sur une gradation crescendo. En effet, au début du poème leur attitude concerne juste l'aspect extérieur comme en témoigne les expressions : leur marcher, se vêtir, pompeux appareil puis progressivement la caricature embrasse d'autres domaines avec le point de vue intellectuel et moral : s'il ment ce ne sont eux qui diront le contraire et cette gradation s'achève avec la pointe du sonnet ils se prennent à rire et ne savent où les courtisans abdiquent toute personnalité. [...]
[...] Par ailleurs, le chiasme du vers met en relief, montre l'absurdité des courtisans, mais son côté excessif traduit l'agacement du poète. On note au vers 10, l'expression crève der rage qu'il dénote par son côté familier. Cette familiarité révèle l'exaspération du poète. Donc c'est hostile à la vie de communauté. Ce sonnet présente un double intérêt. D'une part il trahit l'agacement du poète Du Bellay à voir l'hypocrisie de la cour : dénonciation de la servilité. Et d'autre part ce sonnet nous rappelle que la satire est une source du sonnet. [...]
[...] Toute cette comédie s'explique par l'ambition des courtisans. Pour être bien en-cours, il est prêt à toutes les bassesses et le mot-clé de ce sonnet se trouve au vers 13 : d'un visage hypocrite L'expression est mise en valeur par le fait qu'elle est dans le deuxième hémistiche de l'alexandrin. Nous savons aussi qu'un grec hypocrite : l'art du comédien donc les courtisans renonce à leur personnalité pour endosser leur rôle. La présence de l'auteur : Cette caricature des courtisans se nourrit de l'expérience de Du Bellay derrière le portrait des courtisans, on décèle sa présence. [...]
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