Commentaire composé sur une oeuvre de Du Bellay, "Heureux qui comme Ulysse ...". Après une brève présentation de l'auteur, vous comprendrez mieux la structure de ce poème et son sens grâce à un commentaire complet et précis de l'oeuvre. Document de 1000 mots environ.
[...] La valeur du poème ne réside pas dans l'ambition de son sujet (religion, amour courtois, exploits guerriers ; il ne s'agit pas de faire sa cour à un grand personnage, ni de montrer sa virtuosité), mais dans la sincérité, la vérité du sentiment qu'il exprime. L'Art devient un but en soi, et non un simple moyen ; l'artisan devient l'Artiste. Une poésie en français. Du Bellay montre que la langue française est aussi musicale, aussi riche de suggestions et de nuances que la langue latine, et que ce patois vulgaire (le français est une langue romane c'est-à-dire du latin déformé) peut devenir une authentique langue de culture, comme elle est devenue la langue officielle sous François 1er (1539 : édit de Villers-Cotterêts). [...]
[...] Premier paradoxe : Du Bellay n'a pas trouvé à Rome l'enrichissement personnel. Un renversement à l'intérieur de chaque quatrain. ( Un coup de théâtre Second paradoxe : c'est dans son pays natal que l'on peut trouver cet enrichissement personnel. Conclusion : Ce n'est pas un poème à la gloire des voyages, mais au contraire l'expression nostalgique du regret du pays natal. Au siècle de l'Humanisme, ce sentiment peut paraître provocateur, et l'incipit du poème (Heureux qui ) est un peu ironique : ce n'est pas parce qu'il a fait un beau voyage qu'Ulysse est heureux, mais parce qu'il est retourné à Ithaque ! [...]
[...] Cette confrontation se réduit à des affirmations, et les préférences ainsi exprimées ne font l'objet d'aucun argument : c'est uniquement par des procédés poétiques que Du Bellay met en valeur son pays natal et dévalorise l'image de Rome. ( Les mots ont été choisis et assortis de manière à suggérer d'une part une impression d'hostilité, de brutalité, et d'autre part une impression de douceur et de familiarité. Les éléments de comparaison concernent des éléments de plus en plus larges : les bâtiments [...]
[...] Du Bellay, Heureux qui, comme Ulysse (Les Regrets) L'auteur. Du Bellay (1522-1560). Né à Liré, village d'Anjou. Ami de Ronsard, avec qui il fonde la Pléiade, il rédige la Défense et illustration de la langue française : la langue française, pour peu qu'elle soit enrichie, peut rivaliser avec les langues antiques pour donner lieu à une poésie ambitieuse. De 1553 à 1557, il accompagne à Rome son cousin le cardinal : Les Antiquités de Rome (admiration), puis Les Regrets (nostalgie, mal du pays). [...]
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