Lecture méthodique corrigée du sonnet de Du Bellay "Ces vieux Singes de Cour", sonnet CL du recueil "Les Regrets". Etude très détaillée en 4 pages au format Word.
[...] - le premier mot "Seigneur" montre qu'il s'agit d'une confidence adressée à un destinataire inconnu. - sonorités sifflantes (vers 10 "caresser") en opposition avec les sonorités dures du second hémistiche : alitération en pour insister sur la complaisance, la jalousie et la perfidie des courtisans, rendus d'autant plus détestables. - l'hypocrisie des courtisans exaspère Du Bellay au plus haut point : "dépite" rimant avec "hypocrite". - la chute du sonnet est une charge finale contre l'étendue de cette complaisance, d'un rare ridicule. [...]
[...] Du Bellay livre une critique si mordante des courtisans que le lecteur ou le destinataire de cette confidence ne peut que se sentir en opposition avec cette attitude. Le poète dénonce toute l'hypocrisie des courtisans, en particulier ceux d'une Rome pontificale, constamment en proie aux intrigues, mais à travers eux ce sont aussi tous les individus faux et complaisants qui sont montrés du doigt, d'où une certaine intemporalité de la critique. La forme du sonnet convient on l'a vu merveilleusement pour faire apparaître les contrastes et les oppositions qui soulignent la servilité et la bassesse des courtisans. [...]
[...] LECTURE METHODIQUE Du Bellay, Regrets, sonnet CL, "Ces vieux singes de Cour" Joachim du Bellay, poète humaniste de la première partie du XVI ème siècle, est l'ami et le collaborateur de Ronsard. Il est le rédacteur du manifeste de la Pléiade, Défense et illustration de la langue française. Il publie son recueil Regrets en 1558, deux ans avant sa mort, à la suite d'un voyage à Rome de 1553 à 1557 qui l'a rempli d'amertume; en effet, exalté d'abord par l'idée de son départ, il est rapidement déçu par les moeurs de la Curie romaine. [...]
[...] Les oppositions du sonnet, marques de la complaisance des courtisans - aux vers 5 et le maître est dans le premier hémistiche leur maître se moque", "S'il ment") tandis que la réaction des courtisans a lieu après la césure ("Ils feront le pareil", "Ce ne sont eux qui diront du contraire"). Ces figures d'oppositions sont propres au sonnet qui se plait à établir des contrastes. - au vers nouvelle opposition mais cette fois en sens inverse : c'est d'abord les courtisans dans le premier hémistiche ("Plutôt auront-ils alors que le maître est présent dans le second ("afin de lui complaire"). - le chiasme du vers 8 accentue encore les oppositions maître/courtisans, l'aspect automatique et prévisible de leur réaction. [...]
[...] - vers 4 : "marcher"; les courtisans vont jusqu'à copier une manière de se mouvoir. - les termes "oeil", "visage", "doigt", "marcher" pour souligner l'importance des attitudes physiques et des expressions corporelles. -v.4 : insistance sur l'apposition "comme eux"dans un vers au rythme ternaire. De même pour "pareil". - dans le premier tercet, simplement selon le "bon" ou le "mauvais" visage du maître, ils adoptent un caractère avenant ou hostile. Tout est donc dans l'apparence et le paraître. Complaisance - L'anaphore en suivi de l'éventuel leur maître se moque, ils feront le pareil") fait d'eux des "machines" (comme robotisées) qui ne font qu'imiter leur maître pour mieux lui plaire. [...]
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