Lecture analytique de l'acte I scène 4 de la pièce de Marivaux « La Double Inconstance». Le fichier inclut le texte étudié puis le commentaire entièrement rédigé. Celui-ci constituera un outil idéal dans le cadre des révisions du baccalauréat de français.
[...] TRIVELIN : Parbleu, vos valets ! ARLEQUIN : Mes valets ? Qu'ai-je besoin de faire fortune pour ces canailles-là ? Je ne pourrai donc pas les habiter toutes à la fois ? TRIVELIN, riant. : Non, que je pense ; vous ne serez pas en deux endroits en même temps. ARLEQUIN : Eh bien, innocent que vous êtes, si je n'ai pas ce secret-là, il est inutile d'avoir deux maisons. TRIVELIN : Quand il vous plaira, vous irez de l'une à l'autre. [...]
[...] Silvia épousera le Prince et Arlequin une autre femme de l'entourage du prince : c'est La double Inconstance L'infidélité peut apparaître source d'un nouveau bonheur, idée qui peut être interprétée comme polémique. Le renouvellement réside aussi dans le fait que la rivalité amoureuse entre le maître (Le Prince) et un valet (Arlequin) donne beau jeu au début de la pièce ici au valet qui semble garant de la morale. Il n'a pas l'air intéressé par l'argent : Vous ignorez le prix de ce que vous refusez. dit Trivelin, ligne 7. [...]
[...] Notre scène de la Double inconstance s'inscrit dans une relative liberté et mise à distance de la tradition. L'œuvre est originale par la voie nouvelle qu'elle ouvre : une nouvelle image du valet, meilleur que le maître en apparence. Il prétend construire sa vie sur de véritables valeurs, celles-ci semblent avoir été perdues de vue depuis longtemps dans l'aristocratie. Le valet est supérieur au maître moralement pour le moment, et le lien entre l'amour et l'argent est traité également de façon nouvelle. [...]
[...] Puis plus tard Arlequin prend le temps de discourir quand Trivelin peu à peu comprend qu'il ne parviendra pas à corrompre Arlequin Mais rien ne vous touche (l. 22). Arlequin se lance dans un plaidoyer pour la simplicité de la vie, il est profondément sincère au moment où il tient ce discours, ce qui suscite l'admiration de Trivelin qui s'en étonne par un juron suivi d'un compliment: Têtubleu ! vous êtes vif (l. 39). Le rythme est donc parfois rapide avec les phrases nominales Maison à la ville, maison à la campagne. (l. Parbleu ! [...]
[...] C'est une femme qui fera oublier à Arlequin celle qu'il aime dans le présent et lui fera perdre son statut d'homme garant de la morale. Cette scène renouvelle donc la tradition de la comédie. Arlequin a des traits caractéristiques du valet du XVIIe siècle, mais ici il n'apparaît pas comme un fourbe avide d'argent, il est réellement désintéressé, son esprit est simple, ce qui transparaît dans son langage, mais il est apte à 4 raisonner avec justesse et à l'inverse de la plupart des hommes. [...]
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