Ce qui caractérise l'horreur du rêve, c'est la violence avec laquelle la jument est abattue, l'unique raison semblant être qu'elle « n'est pas même capable de gagner sa nourriture ». Cette violence devient au fur et à mesure de plus en plus forte, Mikolka commence à vouloir la surcharger en faisant monter un maximum de personnes dans la charrette. Puis il demande qu'on l'aide à la fouetter, violemment : « Ne la ménagez pas, les amis, prenez chacun un fouet ; allez-y. C'est cela. Fouettez-la », n'arrivant pas à ses fins, il prend un « lourd et long brancard » (...)
[...] Il n'est pas ce surhomme, il n'est pas assez fort pour échapper aux règles de la société : il sera arrêté. CONCLUSION Raskolnikov semble être possédé par le daïmon : c'est une force extérieur à l'homme qui agit en nous, à notre place, qui prend possession de nous. Elle nous fait agir de manière inconsciente, sans réfléchir, et nous fait accomplir des gestes qu'on considérerait comme fou sans cette possession. C'est la part obscure qui est en nous, qui est en l'homme. La violence apparaît aussi comme un divertissement. [...]
[...] Toutefois, il faut bien préciser que jamais Raskolnikov n'éprouvera de remords envers la vieille usurière, il ne pense jamais à elle. Toutefois, même s'il a réussi à accomplir le meurtre, il ne semble pas pouvoir l'assumer. Il est malade, une fièvre délirante et inquiétante s'empare de lui juste après le meurtre. Il est suspicieux, pense qu'on le soupçonne dès le moindre mot : il n'a pas le calme et la sérénité qu'il pensait peut être ressentir après son acte : il n'est pas ce surhomme. Son acte entraîne sa folie. [...]
[...] Ainsi, le rêve de Raskolnikov, comme celui de Svidrigailov sont des mises en abymes. Notre première lecture est l'aspect premier du rêve, l'aspect manifeste, reste à en trouver le côté latent, à le décrypter. III) DEUXIEME PARTIE : UNE DENONCIATION DE LA SOCIETE Nous avons vu brièvement que face à la violence de Mikolka envers sa jument, la foule semble ou devient de plus en plus enthousiaste. Même si dans un premier temps l'acte de Mikolka est quelque peu dénoncé, ou tout au moins n'est pas encouragée mais il faut que tu aies perdu l'esprit bien sûr, tu n'es pas un chrétien, espère de démon, crie un vieillard dans la foule ils finissent par être intéressé par cette violence, par y prendre goût, à s'en amuser et même par l'encourager. [...]
[...] Pour lui le rêve correspond plus à la seconde définition du dictionnaire qu'à la première : le rêve est bien, certes, une production psychique pendant le sommeil, c'est ce qui permet au rêveur de dormir, mais elle est avant tout la représentation de ce qu'on souhaite réaliser. Ainsi, tout rêve possède un sens. On peut se référer pour bien comprendre à son livre L'interprétation des rêves, paru en 1899. Par le rêve, on réalise quelque chose qu'on ne pourrait peut être pas faire autrement, c'est l'accomplissement du désir. Toutefois, ce n'est pas n'importe quel désir qui est ainsi réalisé : mais les désirs inconscients, qu'il faut interpréter. Ainsi, pour comprendre nos désirs, il faut savoir décrypter ces rêves. [...]
[...] C'est là, entre autre, qu'apparaît le génie de Dostoievski. Le personnage n'est pas l'acteur de sa propre existence, il la subit. Les personnages, les actions, les rêves, gardent une part d'incompréhension, jusqu'au bout : ainsi, ces questions se posent tout au long de l'œuvre, sans vraiment trouver de réponse : pourquoi Raskolnikov, étudiant à la vie tranquille décide-t-il de tuer la vieille usurière ? Pourquoi, qu'est- ce qui a bien pu le pousser à cela ? Et pourquoi cette vieille dame et non pas une autre ? [...]
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