Le Dormeur du Val est un des premiers et un des plus célèbres poèmes de Rimbaud. Celui-ci est un poète français qui vécut de 1854 à 1891. Sa révolte sociale et morale a fait de lui un mythe. Il fut longtemps considéré comme un précurseur par les surréalistes. Il avait environ 16 ans lorsqu'il fugua pour la deuxième fois du domicile parental de Charleville. Il recopia vingt-deux textes dans un cahier qu'il confia à son ami Paul Demeny, poète également. Parmi ces oeuvres, on peut trouver Une saison en enfer ou Les illuminations ainsi que "Le Dormeur du Val", écrit pendant son errance d'octobre 1870, en pleine guerre franco-prussienne. Il s'est donc servi de ce texte afin de dénoncer l'absurdité de la guerre (...)
[...] Le Dormeur du Val contraste ainsi la douceur du paysage avec la mort brutale du soldat. Un décès d'autant plus inadmissible qu'il a lieu dans un environnement agréable et qu'il concerne un homme peu âgé. Arthur Rimbaud illustre dans ce poème deux thèmes essentiels : l'existence et la mort. En outre, l'ingéniosité avec laquelle il ménage un suspense tout au long du texte a pour conséquence le dénouement violent de surprise finale. C'est sans aucun doute ce dispositif qui produit sur le lecteur une émotion particulière et qui explique la célébrité de cette œuvre. [...]
[...] De quelle façon Arthur Rimbaud parvient-il à provoquer des émotions chez le lecteur ? Après avoir montré comment le poète nous dépeint la nature puis l'homme, nous verrons l'ensemble des aspects contradictoires de l'œuvre qui aboutit à une chute surprenante. La nature est omniprésente dans le poème ; elle occupe une grande partie du texte dans lequel elle offre une impression de vie et de bonheur. Où chante une rivière (vers : la rivière est ici personnifiée ; elle provoque une certaine animation. [...]
[...] La rivière est aussi personnifiée ; elle est capable d'habiller d'argent les herbes qui l'entourent. Les deux enjambements D'argent et luit (vers permettent d'accentuer la qualité de la lumière. C'est un petit val qui mousse de rayons (vers : le petit val est une reprise du titre. Qui mousse de rayons est une métaphore ; elle évoque l'état de la lumière qui est si compacte qu'elle semble liquide. Le verbe mousser, quant à lui, indique la réunion de l'eau et de la lumière. [...]
[...] Au vers 8 pâle : sa pâleur peut être interprétée comme le signe de la beauté mais aussi de la maladie. Au vers 8 son lit vert peut signifier son lit de repos. Néanmoins, il est aussi possible qu'il s'agisse d'un lit de douleur. Rimbaud a donc utilisé des mots dont les différents sens permettent une double interprétation. De plus, il a compensé chaque terme positif par un terme négatif : au vers 9 le sourire contrariant au vers 10 le terme malade et au vers 13 la chaleur est contrariée au vers 11 par le froid Lorsque le lecteur arrive au vers 14 Il a deux trous rouges au côté droit le reversement de situation nécessite obligatoirement une seconde lecture du texte. [...]
[...] De plus, le mot trou fait écho avec les blessures du soldat au vers 14 il a deux trous rouges Au vers 3 : c'est une métaphore les haillons sont en réalité des lambeaux d'étoffe servant de vêtements ; ils reflètent donc quelque chose de détruit. Au vers 5 bouche ouverte est une caractérisation de la mort du jeune homme, tête nue ; cela peut être le soldat qui a perdu son casque. Au vers la nuque baignant signifie que sa nuque baignait dans le sang. Au vers 9 souriant comme sourirait un enfant malade : c'est une comparaison et au vers 11 il a froid malgré la chaleur du soleil. Au vers il est étendu évoque un corps sans vie. [...]
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