Lecture analytique de la célèbre scène du pauvre de "Dom Juan" de Molière, où l'on découvre un nouvel aspect du libertin. Contient la lecture complète de la scène étudiée (scène 2 de l'acte III), le commentaire composé avec une introduction et un développement en deux axes d'étude.
[...] Je m'en vais te donner un louis d'or tout à l'heure, pourvu que tu veuilles jurer. LE PAUVRE. Ah ! Monsieur, voudriez-vous que je commisse un tel péché ? D. JUAN. Tu n'as qu'à voir si tu veux gagner un louis d'or ou non : en voici un que je te donne si tu jures. Tiens il faut jurer. LE PAUVRE. Monsieur D. JUAN. A moins de cela tu ne l'auras pas. SGANARELLE. Va, va, jure un peu, il n'y a pas de mal. D. [...]
[...] Vous n'avez qu'à suivre cette route, Messieurs, et détourner à main droite quand vous serez au bout de la forêt. Mais je vous donne avis que vous devez vous tenir sur vos gardes, et que, depuis quelque temps, il y a des voleurs ici autour. D. JUAN. Je te suis bien obligé, mon ami, et je te rends grâce de tout mon coeur. LE PAUVRE. Si vous vouliez, Monsieur, me secourir de quelque aumône. D. JUAN. Ah ! ah ! [...]
[...] Il ne se peut donc pas que tu ne sois bien à ton aise ? LE PAUVRE. Hélas ! Monsieur, je suis dans la plus grande nécessité du monde. D. JUAN. Tu te moques, un homme qui prie le Ciel tout le jour ne peut pas manquer d'être bien dans ses affaires. LE PAUVRE. Je vous assure, Monsieur, que le plus souvent je n'ai pas un morceau de pain à mettre sous les dents. D. JUAN. [Voila qui est étrange, et tu es bien mal reconnu de tes soins. Ah ! ah ! [...]
[...] Prends, le voila ; prends, te dis-je ; mais jure donc. LE PAUVRE. Non, Monsieur, j'aime mieux mourir de faim. D. JUAN. Va, je te le donne pour l'amour de l'humanité. Mais que vois- je là ? Un homme attaqué par trois autres ? La partie est trop inégale, et je ne dois pas souffrir cette lâcheté. INTRODUCTION Au cours de l'acte III, Dom Juan manifeste la face impie de son libertinage que son attitude envers Elvire laissait déjà deviner. [...]
[...] Je suis un pauvre homme, Monsieur, retiré tout seul dans ce bois depuis dix ans, et je ne manquerai pas de prier le Ciel qu'il vous donne toute sorte de biens. D. JUAN. Eh ! Prie-le qu'il te donne un habit, sans te mettre en peine des affaires des autres. SGANARELLE. Vous ne connaissez pas Monsieur, bon homme, il ne croit qu'en deux et deux sont quatre et en quatre et quatre sont huit. D. JUAN. Quelle est ton occupation parmi ces arbres ? LE PAUVRE. De prier le Ciel tout le jour pour la prospérité des gens de bien qui me donnent quelque chose. D. [...]
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