Il y a diversité des lieux : la pièce est située en Sicile, mais à chaque acte le décor est différent (dans l'acte I c'est une façade de palais, Dom Juan vient d'arriver dans une ville ; dans l'acte II c'est un hameau de verdure, une grotte au travers de laquelle on voit la mer ; dans l'acte III c'est une forêt et le mausolée ; dans l'acte IV c'est l'appartement de Dom Juan et dans l'acte V une porte de ville). Cette diversité est en accord avec le personnage de Dom Juan qui vole d'aventure en aventure, saisissant toutes les occasions d'exercer sa séduction (...)
[...] Cette succession de registres semble accélérer le rythme de l'action pour montrer que Don Juan n'a plus le temps de se reposer, qu'il est traqué par tous. Dom Juan, une pièce baroque où les règles du théâtre classique ne sont pas respectées, à la fois héritage du modèle espagnol, la pièce de Tirso de Molina, proche des tragi-comédies où les auteurs multiplient les rebondissements, les effets de surprise, les scènes spectaculaires et violentes, mais aussi correspondance avec le personnage complexe et ambigu de Don Juan sans cesse en mouvement, vivant dans l'instant présent. [...]
[...] La progression dans les provocations de Don Juan assure la cohésion de l'action Dans l'acte I et II, Don Juan s'affiche comme un libertin sur le plan des mœurs, il se présente comme le séducteur qui apporte le désordre et raille la morale en se servant du mariage comme appât. Dans l'acte III, on passe au libertinage intellectuel, Don Juan affirme son rationalisme, repousse la superstition, refuse la foi. Il défie Dieu et les morts. Dans l'acte IV, tous viennent demander des comptes à Don Juan. [...]
[...] De l'acte I à l'acte III, Don Juan est présenté toujours en mouvement dans des lieux ouverts ; à l'acte IV, il se réfugie dans un lieu clos, son appartement, mais les fâcheux viennent rompre son repos et lui réclamer des comptes à l'acte Don Juan semble devoir reprendre sa course et ses aventures comme le suggère le décor, une porte de ville, mais la statue du commandeur l'immobilise dans la mort. Par l'unité de temps De même, Molière ne respecte pas l'unité de temps, Dom Juan correspond à deux jours. La première journée occupe les actes I à IV, la seconde journée l'acte V. Le traitement du temps permet une coupure après l'acte IV et l'apparition de la statue du commandeur. [...]
[...] Offensée, celle-ci sort de scène en menaçant Don Juan. L'effet de cette menace apparaît à la fin de l'acte II quand La Ramée vient avertir Don Juan qu'il est recherché par les frères d'Elvire. Don Juan fuit, mais sauve des brigands Don Carlos, un de ses poursuivants. Par reconnaissance, Don Carlos diffère sa vengeance et accorde, malgré son frère un délai de vingt quatre heures. Don Elvire fait partie des importuns qui sollicitent Don Juan, elle le supplie de se repentir, inutilement. [...]
[...] A l'acte Don Juan semble avoir trouvé un moyen de duper ceux qui le menacent, la comédie de la dévotion. Mais il met le comble à ses péchés en utilisant la religion, niant ainsi le pouvoir de Dieu, comme s'il refusait de tenir compte des manifestations du surnaturel. La réaction de Sganarelle, outré de la conduite nouvelle de son maître, souligne cette escalade dans le défi. L'action s'accélère, le surnaturel intervient pour offrir une dernière chance de se repentir au pécheur. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture